Le changement n'est pa encore
pour maintenant
À la veille du salon de l’agriculture, la commission des affaires économiques s’interroge sur l’impact réel des négociations commerciales en cours sur l’amélioration du revenu des agriculteurs français.
Au terme de trois tables rondes réunissant les producteurs, les transformateurs et les distributeurs de produits agricoles, les sénateurs ont pris acte des divergences d’analyse sur les résultats des négociations commerciales. Pour Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution, « les choses se présentent mieux que l’année dernière » alors que selon Richard Girardot, président de l’ANIA, les premiers chiffres « font état de 1,5 à 4 % de demandes de déflation des distributeurs » sur les produits alimentaires. Enfin, de l’aveu de Thierry Cotillard, président d’Intermarché, « l’équilibre est fragile car rien n’assure sa pérennité ».
Sauf peut-être pour quelques contrats emblématiques dans le secteur laitier, la loi EGALIM tarde donc à avoir des effets unanimement salués.
Alors que les marges des distributeurs ont déjà bénéficié de la hausse du seuil de revente à perte et de l’encadrement des promotions, les agriculteurs ne voient pas pour l’instant « ruisseler » la valeur.
Les auditions ont permis de constater les premiers contournements des dispositions législatives adoptées il y a moins de trois mois. Le Sénat les avait déjà identifiés lors de l’examen de la loi. Pour Richard Panquiault, directeur général de l’Institut de liaison et d’études des industries de consommation : « ce qui est clair aujourd’hui, c’est que la marge supplémentaire issue de la revalorisation du seuil de revente à perte se traduit soit par une baisse de prix des produits MDD, soit par des remises créditées sur cartes de fidélité », au profit du consommateur mais sans certitude que les agriculteurs en bénéficient.
Le risque est que le remède soit pire que le mal puisque la baisse des prix pourrait frapper davantage les produits sous marques de distributeurs principalement issus de PME françaises et de l’agriculture française.
Pour que ces contournements ne se poursuivent plus au détriment du revenu agricole, tout en préservant le pouvoir d’achat des consommateurs, certains acteurs appellent à davantage de transparence. « On a besoin de contrôles dans les grandes surfaces et chez les transformateurs » plaide Baptiste Gatouillat, vice-président des Jeunes agriculteurs.
Le groupe de suivi poursuivra ses travaux après la fin des négociations et analysera les effets de la loi sur les charges et la compétitivité de l’agriculture.
La commission des affaires économiques est présidée par Mme Sophie Primas (Les Républicains – Yvelines). Le président du groupe de suivi des États généraux de l’alimentation est M. Daniel Gremillet (Les Républicains – Vosges). Les rapporteurs de la loi EGALIM sont M. Michel Raison (Les Républicains – Haute Saône) et Mme Anne-Catherine Loisier (Union centriste – Côte d’Or).
Les tables rondes ont fait l’objet d’une captation vidéo consultable en vidéo à la demande sur le site http://videos.senat.fr/commission.ECON.
Porter un nouveau regard sur les céréaliers français
L’AGPB lance aujourd’hui sa première campagne de communication d’ampleur nationale, intitulée « Les Nouveaux Céréaliers». Elle rentre dans le cadre du nouveau cap stratégique présenté lors du Congrès des céréaliers.
« Fierté, Qualité, Innover, Vocation, Nourrir, Protéger, Terre, ces mots inscrits sur les visuels de notre campagne n’ont pas été choisis au hasard ! Ils définissent nos valeurs », explique Philippe Pinta, Président de l’AGPB. « Ces mots expriment aussi la perception qu’ont de nous les français ». La campagne est incarnée par des visages ! Ceux de cinq céréaliers, 2 femmes, 3 hommes, de plusieurs classes d’âge, venus de différentes régions françaises. Ils illustrent toute la diversité du métier. Selon Philippe Pinta : « être nouveau, n’est pas une question de génération, mais de mentalité et de volonté »
Cette campagne, inédite, vise à faire la lumière sur le métier de céréalier et à renouer le lien avec les français, en donnant à ces derniers l’occasion de porter un nouveau regard sur cette profession. « La campagne, très positive, doit aussi redonner aux producteurs leur fierté, mise à mal par les critiques dont ils font injustement l’objet. » explique Philippe Pinta.
La campagne « Les Nouveaux Céréaliers » a été conçue en lien avec les résultats d’une étude d’opinion [1] réalisée en juillet 2018 par l’institut ViaVoice. Celle-ci révèle que 74% des français ont une bonne image des céréaliers. Ce soutien est un peu plus nuancé pour les cadres, qui sont 53% à l’afficher. Le sondage démontre également un cap générationnel, les plus jeunes ayant une meilleure opinion des céréaliers que les plus âgés. Si l’image des céréaliers est bonne, les attentes des français à leur égard sont fortes, notamment concernant la qualité de la production et le respect de l’environnement. Les céréaliers ont donc décidé de répondre à ces attentes en prenant la parole et en montrant qu'ils sont déjà engagés dans une nouvelle dynamique.
Les « Nouveaux Céréaliers » sont présents sur la presse écrite comme sur le web ! Les visuels seront publiés dans le quotidien 20 Minutes entre le 13 février et 27 mars. Ce titre est lu dans toutes les grandes villes françaises, où se concentre la population de cadres, cible prioritaire de la campagne. Les pages internet des principaux médias généralistes affichent également des bannières publicitaires qui redirigent en un clic vers un nouveau site web dédié[2], lesnouveauxcerealiers.fr. Il permet aux français de se renseigner sur la réalité du métier de céréalier, son rôle, ses pratiques, son apport environnemental, social et économique. Une action est également menée sur les réseaux sociaux Twitter et Facebook.
[1] Les résultats détaillés du sondage sont présents dans le dossier de presse ci-joint
[2] www.lesnouveauxcerealiers.fr