Marché des céréales
L’orge s’ajuste
Orge
Après une longue période attentiste, sans réelles affaires en rendu portuaires, le cours de l’orge fourragère a perdu près d’une dizaine d’euros depuis le début de l’année. Cette baisse se répercute sur les prix intérieurs à destination du marché de l’alimentation animale. Sans soutien de la demande des Pays Tiers, l’orge cote maintenant à 10 € de moins que du blé et retrouve ainsi un écart de prix plus traditionnel lui permettant de regagner de l’intérêt en alimentation animale. La pression sur les prix pourrait toutefois être temporaire. D’une part, la baisse de ces derniers jours serait en partie liée à des ajustements de position de malteurs et d’autre part l’Arabie Saoudite, même si elle se fait attendre, devrait revenir aux achats.
Selon les chiffres du Conseil International des Céréales de novembre 2018 (8,3 Mt), et les dernières estimations de Stratégie Grain de cette semaine (8,2 Mt), la SAGO, l’office d’achat saoudien, devrait acheter plus de 8 Mt d’orge cette année. Depuis le début de la campagne, quatre appels d’offres ont été effectués par ce pays pour un total de 5,7 Mt dont les dernières livraisons sont prévues pour février 2019. Quant à la Chine, attendue initialement aux achats pour également plus de 8 Mt (8,6 MT selon le CIC), elle pourrait bien réduire significativement ses importations fourragères en raison notamment d’un différend politique avec l’Australie. S’il est possible que cela bénéficie à l’Europe, la baisse de la demande chinoise pourrait aussi se traduire par un regain de concurrence de la part de l’Australie sur d’autres destinations. Toutefois, les perspectives d’exportation d’orge australiennes pourraient se réduire. En effet, le pays continue à faire face à une sécheresse qui s’éternise et entame fortement les ressources en fourrages avec maintenant des craintes sur la production de sorgho. L’Argentine de son côté annonce une récolte à hauteur de 4,1 Mt, en légère hausse par rapport à l’an passé, ce qui lui permet d’être présente avec un prix comparable à celui de l’orge française à destination des pays méditerranéens.
Avec déjà 1,3 Mt chargées dans les ports français au 13 janvier selon les relevés de la Commission européenne, la France a bien démarré la campagne (+ 20% par rapport à l’an passé) mais pour réaliser l’objectif fixé par FranceAgriMer à destination des Pays-Tiers (3 Mt), le rythme ne doit pas fléchir !
Blé
Le cours du blé français reste quasi inchangé cette semaine sur le marché à terme comme sur le marché physique. L’euro est un peu moins pénalisant, mais sur le papier les blés américains restent les plus compétitifs. Toutefois, toujours en raison du « shutdown » les opérateurs sont dans le flou quant aux nouvelles affaires réalisées par les Etats-Unis, mais aussi quant à l’ajustement des prévisions des échanges mondiaux.
Le prix du blé russe continue de progresser à la hausse, perdant peu à peu des opportunités. Ainsi, même en l’absence de décisions politiques contraignantes, les flux d’exportations pourraient se ralentir. Toutefois, on peine à voir se concrétiser cette bascule et peu de nouvelles affaires ou de chargements sont à signaler dans les ports français ces jours-ci.
Selon les derniers chiffres de Stratégie Grains, fort d’une hausse significative des surfaces, et si le climat le permet d’ici la récolte, la production européenne de blé tendre devrait se redresser de 19 Mt et s’établir à 146 Mt (soit +15%). A l’échelle mondiale, la production pourrait progresser de 7% (+50 Mt). Ces perspectives, si elles se confirment, sont de nature à rassurer les acheteurs, même si la période entre maintenant et les premières récolte s’annonce compliquée.
Maïs
Le prix du maïs reste inchangé en France. Les affaires à destination des voisins européens sont toujours peu nombreuses et les flux d’importations sont quant à eux toujours aussi conséquents. L’Union Européenne avait importé au 13 janvier 12,7 Mt de maïs, dont 6,5 Mt en provenance d’Ukraine, 3,7 Mt en provenance du Brésil et 1,2 Mt en provenance du Canada.