Analyse du marché des céréales
Incertitudes sur les marchés
Maïs
Le cours du maïs sur le marché mondial reste au final inchangé. Malgré des bons chiffres à l’exportation et une production d’éthanol en hausse aux Etats-Unis, le marché semble plongé dans une certaine torpeur. Aux Etats-Unis, la filière éthanol est dynamique depuis le début de la campagne avec des flux d’exportations soutenus. Le CIC a revu à la hausse le mois dernier la production d’éthanol aux Etats-Unis de +0,6Mt, à 165,7Mt désormais (contre 162,6Mt l’an dernier). Mais, depuis janvier, la Chine a revu à la hausse ses taxes à l’importation sur les drèches de maïs américaines et également sur l’éthanol ce qui perturbe ces deux marchés. Par effet ricochet cela pèse sur le prix du maïs américain dont 43% du débouché est assuré par l’industrie des biocarburants. Outre la posture de la Chine, les relations politiques des Etats-Unis avec le Mexique, 2ème pays importateur de maïs (14,2Mt soit 10% des échanges mondiaux), s’approvisionnant essentiellement aux Etats-Unis interpelle. De même la remise en cause des accords commerciaux en vigueur par Donald Trump sème le doute quant aux équilibres habituels du marché.
Trop cher pour les fabricants, trop cher pour l’export, le marché du maïs français s’endort.
Le marché du maïs en portuaire est inactif. Dans l’est de la France, les basses-eaux sont enfin terminées, mais les opérateurs s’attachent surtout à exécuter les contrats et peu de nouvelles transactions sont à signaler sur le marché du Fob Rhin.
Après un regain d’activité les semaines précédentes, les fabricants d’aliments semblent avoir couvert leurs besoins et sont pour le moment en retrait et montrent peu d’intérêt pour les grains français. Les prix du maïs à l’importation sont compétitifs pour les utilisateurs. Mais l’incident survenu en Bretagne à l’occasion du déchargement d’un bateau de maïs en provenance de Roumanie en décembre, compte tenu de ses conséquences en termes de coût et d’image, conduisent à penser que les acteurs sont momentanément prudents dans leurs stratégies d’importation. A contrario, les utilisateurs des autres Etats-membres poursuivent leurs importations. Cette semaine ce sont à nouveau 337 kt de maïs qui ont été déchargées dans les ports de l’Union, selon les statistiques de la Commission Européenne. Depuis le début de la campagne, 6,32 Mt de maïs ont déjà été déchargées, dont 1,8Mt en Espagne (29% des importations de l’UE), et 1,5Mt aux Pays-Bas (24%). Le rythme est tout de même nettement inférieur à l’an dernier (-23% au 31 janvier), malgré une production européenne comparable. Ceci étant, avec le nouvel ajustement du bilan européen pas la Commission, l’Europe pourrait bien importer plus que prévu.
blé
On note une activité soutenue sur les marchés à terme de Chicago et de Paris, avec des volumes conséquents échangés qui laissent penser que des opérations importantes sont réalisées par des opérateurs financiers tant aux USA qu’en Europe. Les cours progressent à Chicago, mais restent stables en Europe.
Sur le marché physique national, avec le retour de quelques intérêts à la vente, les primes se déprécient d’un demi-euro à un euro selon les parités. Mais plus généralement, les prix du blé restent pratiquement inchangés. Le manque de quantité disponible en France permet de soutenir les prix au niveau actuel. Alors que l’on craignait une forte pression sur les prix du blé fourrager du fait de l’abondance de ce dernier, au final, l’écart entre les qualités tend à se réduire, et le blé français trouve preneur, essentiellement sur le marché intérieur.
L’Algérie a acheté cette semaine 585 kt de blé sur le marché mondial, pour livraison avril, bénéficiant notamment d’offres intéressantes de blé américain HRW. L’Ethiopie est également aux achats pour 400 kt, destination sur laquelle les origines russes et australiennes seront probablement en concurrence.