Analyse du marché des céréales
Les cours orientés toujours à la baisse
Ble
Les marchés ont débuté la semaine avec un petit rebond des cours. L’USDA a publié deux rapports vendredi dernier, sur les stocks trimestriels et sur les intentions de semis. Sur ce dernier, l’établissement américain prévoit une nette baisse des surfaces de blé. Mais si celles-ci sont proches des attentes des opérateurs, les surfaces de blé sont désormais à un niveau historiquement bas, au plus bas depuis que l’USDA publie ces chiffres, c’est-à-dire 1919 (cf. graph). C’est l’aboutissement d’une tendance lourde, où, entre une demande mondiale forte en soja pour la consommation chinoise et la demande importante du maïs pour les biocarburants, les rendements de ces deux cultures ont progressé rapidement, alors la recherche variétale sur le blé a été moins importante, et donc les gains en rendement plus minimes.
Les Etats-Unis se désintéressent du marché du blé, ce qui laisse la place aux exportateurs de la mer Noire, qui concurrencent désormais le marché français sur ces destinations habituelles. Au final, selon le CIC, la production américaine est estimée en baisse de -20%, à 50,2Mt. La production mondiale est prévue en retrait de -34% (735Mt contre 754Mt cette année), mais avec des stocks de report à 234Mt, juste 2% de moins que le record de l’an passé.
Avec des stocks de report toujours aussi lourds et un climat pour l’heure plutôt favorable au développement des cultures, les prix du blé ne sont pas parvenus à rebondir durablement.
Cette semaine, l’Algérie aux achats pour 50kt de blé meunier pour des livraisons sur juin. Vraisemblablement la France fera partie des origines, au côté de l’Allemagne. On charge également cette semaine 52,5kt de blé à destination de Cuba, et 63kt à destination de l’Egypte, suite à l’appel d’offres d’il y a quelques semaines. Au niveau européen, les exportations s’affichent à 18,3Mt depuis le début de la campagne, en baisse de -18% par rapport à l’an passé à la même date.
Maïs
En maïs, l’activité dans les ports français est réduite, et sur le marché intérieur, peu d’affaires se font également.
Sur la prochaine campagne, les semis de maïs en France démarrent tout juste, et sont réalisés à 6% au 3 avril, selon Céré’Obs. Les semis sont un peu en avance par rapport à l’an passé, où, à la même date, aucun semis n’avait encore été réalisé.
Il demeure encore beaucoup d’interrogations sur les surfaces qui seront finalement destinées à la production de maïs. Entre des réserves en eau peu fournies à la sortie de l’hiver qui peuvent peser dans la balance dans les choix des producteurs irrigants, et la faible rentabilité du maïs, les surfaces de maïs risquent d’être en baisse cette année.
Outre Atlantique, les surfaces de maïs aux Etats-Unis sont prévues en retrait, avec une baisse plus importante que prévu initialement par les opérateurs de marché. Avec une hausse importante des surfaces de soja (+7%), la superficie du soja atteint quasiment celle du maïs.
Orge
Dans le sillage du blé, le cours de l’orge stagne. On note cette semaine un chargement de 64kt d’orges fourragères vers l’Arabie Saoudite. Au 1er février, les statistiques des douanes françaises affichent un retrait de -53% des orges vers cette destination, mais ce chiffre pourra vraisemblablement évoluer positivement compte tenu des chargements de ces dernières semaines.