Analyse du marché des céréales
Manque d’eau au niveau mondial
Ble
Les prix du blé sur les marchés à terme progressent cette semaine. Pour le marché à terme de Chicago comme d’Euronext, les échéances rapprochées ont gagné environ 4€. Sur le marché physique en France, les cours s’apprécient d’autant. Aux Etats-Unis, les prévisions publiées par l’USDA mardi montrent que seulement 55% des blés de printemps sont jugés bonnes à excellents, et le temps sec prévu pour les prochains jours pourrait encore dégrader les conditions de culture. En Australie, le manque d’eau se fait également sentir. Le Canada, lui, est dans une situation climatique délicate où règnent excès d’humidité dans certaines régions et manque d’eau dans d’autres.
Finalement, dans beaucoup de pays du monde producteurs de blés, comme en France, le déficit hydrique suscite des inquiétudes. Pour autant, en France, les pluies du mois de mai ont permis de lever quelque peu les craintes, et au juin, selon Céré’Obs, 75% des cultures sont dans un état bon à très bon, l’appréciation reste identique depuis un mois désormais.
Cependant, malgré toutes ces inquiétudes à travers le monde, le CIC reste optimiste sur la production mondiale de blé, avec, selon les estimations de la semaine dernière, une production de 736Mt, le même niveau que le mois dernier. Et au final, des stocks de report confortables, à 239Mt.
Sur le marché mondial, l’Arabie Saoudite est aux achats cette semaine pour 770kt de blé pour des livraisons août/octobre et l’Algérie a acheté un peu moins de 500kt pour chargement en août. En Egypte, le feuilleton sur l’ergot ne semble jamais terminé. Alors que la cour de justice égyptienne décidait d’imposer une tolérance zéro pour la présence d’ergot, le Ministère de l’agriculture aurait 60 jours pour faire appel de cette décision… La confusion reste de mise et risque d’apporter des inquiétudes pour les exportateurs.
Maïs
Au niveau mondial, la production de maïs est prévue en net recul pour la campagne 2017/18, avec 1 026Mt de production, en baisse de -3,6% par rapport à la campagne 16/17. Avec une demande mondiale pour l’alimentation humaine, animale et industrielle en hausse, les stocks de report sont en repli de près de 20Mt d’une année sur l’autre, à 197Mt. Les stocks se contractent pour la première fois depuis 2010/11. Ce repli est imputable en grande partie à la Chine, qui détient plus de 40% des stocks mondiaux. Les efforts de ce pays pour diminuer ses réserves devraient donc porter leurs fruits.
Pour l’heure, les conditions de culture du maïs français sont plutôt satisfaisantes, avec 87% des surfaces jugées bonnes à très bonnes par Céré’Obs cette semaine. Aux Etats-Unis, les conditions de culture sont dans un état bon à excellent pour 68% des parcelles, contre 65% la semaine dernière et 75% l’an dernier à la même date selon l’USDA. La sécheresse semble ne toucher que peu de maïs, mais les évolutions des conditions climatiques sur les semaines à venir pourraient susciter des craintes.
Orge
Pour la campagne 2017/18, le CIC prévoit une production mondiale à 142,8Mt, son plus bas niveau en cinq ans. Les stocks restent tout de même élevés en raison de prévision d’importations réduites de la part de la Chine et de l’Afrique du Nord. Toutefois le CIC mise sur une demande accrue de l’Arabie Saoudite (11,8Mt contre 10,5Mt sur la campagne 16/17).