Analyse du marché des céréales
Stabilité sur le marché français
Blé
Malgré une production mondiale et des stocks de reports revus en hausse par l’USDA à l’issue de la campagne 2016/2017, le marché américain s’inscrit en hausse en raison des estimations de semis aux Etats-Unis. Les emblavements de blé d’hiver sont, selon les chiffres du ministère, en baisse de 10% par rapport à l’an dernier et au plus bas depuis 1909 ! Ces chiffres, non attendus par le marché et symboliques font réagir à la hausse. Pourtant, cette baisse de surface, en tenant compte d’un rendement moyen, équivaut à une baisse de production de 1 Mt… pas de quoi réellement inquiéter les acheteurs compte tenu des stocks qui s’accumulent aux Etats-Unis et à l’échelle mondiale !
En France, selon FranceAgriMer, les surfaces de blé tendre sont, par contre, attendues quasiment équivalentes à 2016, à 5,2 Mha. En orge d’hiver et en blé dur, les emblavements sont en nette baisse : - 4 % pour l’escourgeon et - 2% pour le blé dur.
Concernant la publication des bilans de FranceAgriMer sur la campagne en cours, l’office publique revoit à la hausse ses prévisions d’exportations vers les pays tiers (cf. communiqué). Toutefois, les chargements depuis les ports français sont en retrait de 47% sur les 6 premiers mois de la campagne (cf. graph). Le marché national reste le plus rémunérateur pour le peu de marchandises qui restent à commercialiser. Quant à nos voisins européens, notamment pour le marché de la nutrition animale, les origines concurrentes font le plein. Bruxelles accorde 570 kt de licences d’importations de blé ukrainien dans le cadre du quota sans taxe.
Maïs
Sans être haussier, le rapport mensuel de l’USDA sur l’offre et la demande mondiales de maïs insuffle un léger mouvement de hausse sur le marché de Chicago. La production mondiale est revue en baisse de -1,8 Mt, essentiellement en raison d’un ajustement de la prévision de production aux Etats-Unis. Même s’il reste à un niveau record, le rendement national américain retenu par l’USDA ce mois-ci s’élève à 10,96 T/ha au lieu de 11 T/ha le mois dernier. Ajoutés à un réajustement des surfaces également à la baisse, ces éléments soutiennent momentanément les prix malgré des stocks mondiaux pléthoriques.
Sur le marché européen, les prix étant supérieurs à ceux du marché mondial et le besoin de graines étant présent, les flux d’importations se poursuivent. Les 450 kt du quota d’importation de maïs en provenance d’Ukraine, sans droit de douane, ont été sans surprise attribuées en totalité. Ce qui est à noter, et qui traduit la demande des utilisateurs, est surtout le fait que les demandes de licences, dans le cadre de ce quota, étaient 12 fois supérieures à ce volume.
En France, le prix sur le marché à terme et en portuaire fléchit. Sur le marché intérieur, le maïs, trop cher par rapport aux autres céréales et autres matières premières, n’intéresse pas les fabricants d’aliments et l’on note une forte diminution de l’incorporation de maïs au 1er décembre (-21%). Entre un prix élevé et les problématiques sanitaires du secteur de la volaille, l’activité reste très réduite sur ce débouché.
Orge
Sur le portuaire, quelques affaires ponctuelles se poursuivent. On note cette semaine un chargement d’orges à Dunkerque de 26 kt vers la Tunisie. Quelques affaires se font sporadiquement à destination des fabricants belgo-hollandais avec des poids spécifques de 60 et 58 mini, mais le marché breton montre peu d’intérêt sur ce produit.