Marché des céréales
La France continue de bénéficier de la compétitivité de son blé tendre à l’export
La semaine a tout d’abord été marquée par un important volume d’affaires sur le marché export. Les appels d’offres algérien, égyptien et jordanien, ainsi que la participation de la Turquie et la Syrie ont permis à l’Union européenne et la région mer Noire de vendre un volume total de 1,1Mt. La France bénéficie notamment de la forte compétitivité de son blé tendre qui lui a permis de répondre à la demande de 660kt de son partenaire algérien, tandis que le GASC s’est davantage tourné vers les origines russe et roumaine. Les primes françaises restent soutenues entre €4/t et €5/t sur les différents ports français. Le contrat mai Euronext atteignait €193,75/t au plus haut de la semaine.
Il est intéressant de noter que malgré les fortes perturbations liées aux grèves, la cadence d’export française dépasse les attentes. La compétitivité des prix du blé, qui en font le blé le moins cher du monde, la forte demande de destinations comme l’Afrique de l’Ouest et l’Algérie, et l’intérêt de la Chine qui aurait acheté plusieurs bateaux origine France ces dernières semaines, ouvrent de belles perspectives pour le reste de la campagne. Cette tendance s’est reflétée dans les bilans actualisés de FAM, qui a augmenté les exports pays tiers de 200kt à 12,6Mt cette semaine, un volume qui n’avait pas été atteint depuis la campagne 2015/16.
Notons par ailleurs que face à la performance des ports européens, les exports russes semblent accuser le coup. Les mauvaises conditions hivernales ainsi que la compétitivité des prix UE ces dernières semaines ont ralenti leurs chargements qui totalisaient 23Mt au 9 février, un chiffre inférieur aux deux dernières campagnes et qui semble faible compte tenu du programme annoncé de 34Mt.
Du côté américain, l’USDA a également modifié ses chiffres export, augmentant les volumes US de 700kt à 27,2Mt et réduisant les stocks finaux à 25,6Mt (660kt). Pour atteindre ces chiffres, l’USDA mise sur une augmentation significative des importations chinoises de 800kt avant la fin de la campagne, c’est-à-dire sur l’enclenchement effectif (même si partiel) de la Phase I de l’accord commercial. Malgré ces chiffres et les exportations satisfaisantes de la semaine, le marché de Chicago reste dubitatif, perdant $7cts/bu sur les sessions de mardi à jeudi, ce qui prouve le désir des opérateurs de voir ces chiffres se confirmer avant de réagir.