S'abonner à l'hebdo

Hebdo N°33 - Vendredi 14 septembre 2018

Anciens numéros

S'abonner à l'hebdo

Pour vous abonner à l'hebdo des coops métiers du grain, dont la diffusion est réservée aux adhérents de Coop de France et à son réseau, merci de remplir et de valider le formulaire ci-dessous.

obligatoire




Valider

Déclaration CNIL
Coop de France met en place un traitement de données à caractère personnel dans le cadre de ses missions d'assistance et d'information aux coopératives adhérentes. Ces données sont collectées lors de votre adhésion, des missions de conseil que nous réalisons ou lorsque vous remplissez ce formulaire et sont destinées aux employés de Coop de France exclusivement. Elles sont par ailleurs contrôlées annuellement. Conformément à l'article 32 de la loi du 6 janvier 1978, vous disposez d'un droit d'accès, de rectification et de suppression des données vous concernant. Ce droit peut être exercé auprès de Nicolas Gremont, au service informatique à l'adresse suivante : nicolas.gremont@coopdefrance.coop.

Partager la page

Actualités de la filière

Rubriques

Contrat de solutions



Charte de bon voisinage du Contrat
de solutions : place au déploiement

Le déploiement du Contrat de solutions pour une trajectoire de progrès pour la protection des plantes initié à l’occasion du Salon Innov Agri le 5 septembre dernier, se poursuit avec le lancement de la Charte de bon voisinage par le réseau FNSEA.
Nous croyons en la responsabilisation des acteurs et en leurs engagements concrets sur le terrain plutôt qu’à des réglementations descendantes non adaptées.

Pour renforcer la compréhension réciproque des agriculteurs et de leurs riverains et poser les bases d’une coexistence sereine, nous proposons la signature de chartes dans tous les territoires, à l’échelon régional, puis départemental ou de filière.
La charte proposée formalise l’engagement de bonnes pratiques des agriculteurs en matière d’utilisation de produits phytopharmaceutiques.

En retour, les acteurs locaux (organismes professionnels, élus locaux et associations de défense des riverains et/ou de protection de l’environnement) s’engagent à conduire des opérations d’information pour favoriser un dialogue constructif.
Avec cette charte accessible à l’ensemble des agriculteurs, nous apportons une réponse concrète aux interrogations de nos concitoyens.

CAMPAGNE 2017-2018

des céréales à pailles d'hiver



Résultats dans la moyenne malgré
les nombreux aléas

La campagne culturale 2017-2018 a eu son lot d’aléas climatiques, dont certains ont établi des records. Cependant, malgré ces séquences à risque pour l’état des cultures, le résultat final s’avère relativement proche des tendances pluriannuelles à l’échelle nationale, que l’on considère le rendement (env. 71 q/ha –source SCEES) ou la teneur en protéines. A l’échelle régionale, ces aléas climatiques ont pu avoir un impact plus tranché, comme en région PACA par exemple (impact très négatif) ou en Bretagne voire en Bourgogne-Franche-Comté (effet positif).

Si les conditions de semis se sont avérées sèches courant octobre, elles n’ont pas réellement pénalisé la mise en place du peuplement ; les semis ont été très légèrement retardés, et la pression de ravageurs d’automne est restée modérée. Par contre, ce sont les conditions d’application des désherbages d’automne qui ont été problématiques, menant à certains échecs en lien avec le manque d’humidité en surface.

Douceur et humidité propice à la valorisation de l’azote

Les températures restaient douces pendant l’automne et le début de l’hiver, et devenaient même anormalement « chaudes » en janvier, avec une anomalie de température de l’ordre de +3°C sur l’ensemble du territoire, alors que les cumuls de pluies étaient normaux à élevés. Les cultures s’annonçaient donc précoces fin janvier, avec les parcelles les plus extrêmes qui commençaient à se redresser. Cependant, deux vagues de froid (et de neige localement) ont déferlé sur la France en février. Heureusement, les températures minimales sont rarement descendues en-dessous de -15°C, et le froid ne s’est pas prolongé, donc pas de dégâts de gel à déplorer, mais des cultures fortement freinées dans leur développement, et une quasi-absence de créneaux climatiques favorables aux interventions de désherbage.

Mars a débuté avec des températures douces et de nombreuses précipitations, favorables à la reprise de végétation, mais rendant les interventions délicates (sols humides, fortes amplitudes thermiques). Le mois d’avril a suivi avec une séquence relativement analogue : des épisodes de pluie ponctuels qui ont garanti une bonne valorisation des engrais azotés, et des fortes fluctuations de températures qui généraient de brusques accélérations du développement, et dans certains cas, la surprise de voir passer les céréales d’un stade 2 noeuds à dernière feuille pointante en l’espace d’un week-end. Ceci a pu occasionner des impairs dans les programmes fongicides. A partir de ce moment, les températures ont été durablement supérieures à la moyenne, et le cycle des cultures n’a cessé de s’accélérer.

Pas de situation à très haut potentiel

A floraison, vers mi-mai, une partie du potentiel était déjà défini : pas de catastrophe sur les peuplements épi, mais très peu de situations à très haut potentiel : les épisodes de pluie ont favorisé les milieux séchants, mais le manque relatif de rayonnement a limité le potentiel de photosynthèse ; les milieux humides peinent par contre à s’assainir. De plus, des épisodes orageux ont éclaté autour de la floraison, laissant craindre le développement de fusariose : ce sera effectivement le cas dans le Sud sur blé dur, mais contre toute attente, la grande moitié nord a été largement épargnée (les situations les plus à risque ont d’ailleurs souvent fait l’objet d’une protection spécifique). Certains ont pu voir fin mai une réédition du scénario climatique 2016, mais l’intensité des pluies et des perturbations était nettement moindre cette année, sauf peut-être dans le Sud-Est où les mêmes causes ont conduit aux mêmes effets : stérilité partielle des épis, présence de fusariose, fortes pertes de rendement.

Le remplissage des grains a eu lieu dans des conditions de plus en plus sèches et chaudes ; malgré cela, il a tout de même permis la mise en place de tailles de grains satisfaisantes, sans doute grâce notamment au début de remplissage suffisamment bien alimenté en eau et en azote. Néanmoins, le changement brutal de couleur des plantes vers la fin juin a fait craindre un échaudage fort ; heureusement, les cultures avaient souvent déjà atteint leur maturité physiologique –notamment les orges d’hiver- lors des plus fortes températures (à partir du 25 juin). Cependant, certains observateurs ont pu remarquer la présence de grains anormalement petits en haut de l’épi, démonstration d’un défaut d’alimentation d’une partie de l’épi pendant le remplissage. Parmi les hypothèses probables, on peut citer des maladies des racines et du pied de la plante, qui pénalisent le fonctionnement en fin de cycle, et la combinaison éventuelle de fortes températures avec un défaut d’alimentation en eau.

Malgré la fin de cycle chaude et sèche, les plantes ont pu absorber correctement l’azote du milieu et le remobiliser vers les grains, conduisant à des teneurs en protéines moyennes à élevées en blé tendre et blé dur et souvent dans la fourchette brassicole pour les orges, donc globalement conformes aux attentes des marchés. Les autres critères technologiques (PS, TCH, germination sur pied) n’ont pas posé de problème, en particulier grâce à une récolte précoce, rapide et sèche.

Jean-Charles Deswarte

Innov-Agri - 17e édition




Une offre toujours plus technique

Un climat d’affaires positif

Après une édition 2016 en demi-teinte, Innov-Agri, salon agricole « plein champ » leader vient de clore sa 17ème édition (à Outarville, dans le Loiret, du 4 au 6 septembre 2018) avec une réelle note d’optimisme et +4% de visiteurs par rapport à 2016 soit une moyenne de 75 000 visiteurs en l’espace de 3 éditions.
Au-delà de la quantité, c’est surtout la qualité des visiteurs professionnels qui a été souligné par une majorité des exposants. En effet, si la majorité des visiteurs souhaitent découvrir l’immense diversité de l’offre : machines et équipements agricoles, accessoires, agriculture digitale, ils sont de plus en plus nombreux en quête d’échanges, de conseils pratiques pour de nouvelles pratiques culturales et de manière générale : s’adapter aux nouvelles attentes sociétales.

  • Le village Agroécologique : une offre tout à fait en phase avec les attentes des professionnels
    Le village agroécologique était le lieu à ne pas manquer pour les visiteurs du salon ! Situé en plein coeur du salon, sur une surface de 2,5 hectares, près de 40 intervenants et auteurs, une 50aine d’éditions spécialisées, 31 ateliers techniques, plus de 30 démonstrations, 14 conférences, une organisation par pôles (agronomie, numérique, machinisme … et une nouveauté : l’élevage avec la présence d’animaux !), cet espace comportait tous les ingrédients pour expliquer l’agriculture de demain et notamment démontrer le lien naturel entre machines agricoles et agronomie.
  • Autre point d’attraction : le village emploi-formation
    L’emploi en agriculture est, depuis de nombreuses années, une préoccupation pour de nombreuses entreprises et exploitants agricoles. Innov-agri, en partenariat avec les acteurs de l’emploi (Jobagri.com*, l’APECITA et l’ANEFA), a proposé un village Emploi-Formation sur lequel s’est organisé un Jobdating pour la première fois. Ce sont 20 entreprises avec près de 50 emplois à pourvoir directement sur le salon qui ont permis d’organiser près de 85 rendez-vous entre candidats et employeurs sur les 3 jours du salon. Une belle réussite pour ce nouveau service !

Prochaines éditions d’Innov-Agri les 4 et 5 septembre 2019 à Ondes (Sud-Ouest, à proximité de Toulouse), puis les 8, 9 et 10 septembre 2020 à Outarville (département du Loiret).

* Jobagri.com est une plateforme d’emploi et de mise en relations entre candidats et recruteurs. Elle s’inscrit dans la lignée de la plateforme Vitijob.com dédiée au monde de la vigne et du vin, créée en 2003, qui a obtenu la distinction du meilleur portail de recrutement spécialisé au Palmarès 2018 du journal Les Echos.

RECOLTE 2018 DES BLES FRANÇAIS



                

Qualités bien adaptées en blé tendre, plus contrastées
en blé dur

Cette année, la production française de blé tendre et de blé dur affiche des volumes proches des moyennes quinquennales et des qualités souvent satisfaisantes. Les conditions climatiques de la campagne 2017-2018 ont pourtant suscité des inquiétudes. En effet, alors que la sécheresse affectait les semis d’automne dans les régions du Sud, les inondations hivernales et printanières ont rendu compliqués les semis d’hiver comme de printemps dans d’autres régions. Les épisodes orageux et les températures élevées autour de la floraison ont ensuite impacté les rendements. Enfin, les fortes chaleurs combinées à l’absence de pluie ont conduit à l’accélération de la fin de cycle, et à une récolte des céréales anticipée et rapide.

Conduites sur 562 échantillons de blé tendre et 151 échantillons de blé dur représentatifs des bassins de collecte et des catégories constituées par les collecteurs, les enquêtes sur la qualité de la collecte pilotées par FranceAgriMer en partenariat avec ARVALIS – Institut du végétal confirment les premières estimations estivales sur un ensemble de critères. Il est important de rappeler en préambule que ces analyses sont conduites sur des échantillons à l’entrée des silos de collecte sans que l’organisme stockeur ait travaillé le grain.

Blé tendre : des qualités qui devraient répondre pleinement aux attentes des utilisateurs

Grâce à des apports azotés ajustés et à leur valorisation facilitée par les conditions pluviométriques favorables du printemps, les teneurs en protéines sont élevées cette année. Elles sont supérieures ou égales à 11,5 % en moyenne dans toutes les régions et dépassent même souvent les 12 %.
Côté poids spécifique, le blé tendre aura bien résisté aux pluies survenues en fin de cycle. Même si une certaine hétérogénéité est observée en lien avec la disparité, en intensité et fréquence, des épisodes pluvieux, les moyennes régionales dépassent systématiquement le seuil contractuel de 76 kg/hl. Elles sont même bien souvent supérieures à 77 kg/hl.
Par ailleurs, avec 97 % des volumes collectés supérieurs à 240s, les indices de chute de Hagberg des blés issus de la récolte 2018 répondront largement aux spécifications des utilisateurs.
Sur le plan de la qualité technologique, la force boulangère atteint un bon niveau à 194 en moyenne. Le P/L moyen est bien équilibré, de l’ordre de 0,8. Enfin la qualité boulangère varie entre le Sud et le Nord du Pays. En effet, la moitié sud de la France a pu être plus impactée par les conditions climatiques du printemps conduisant à des résultats mitigés, alors que la moitié nord affiche des résultats satisfaisants à bons. Cette année est marquée par une bonne hydratation au pétrissage, des pâtes généralement extensibles et des volumes très satisfaisants.

Blé dur : des qualités contrastées sous l’effet du climat

Les conditions climatiques très contrastées survenues en fin de cycle ont généré de l’hétérogénéité sur les poids spécifiques des blés durs. Les pluies très soutenues ainsi que les épisodes orageux en fin de cycle ont été préjudiciables dans le sud du pays. En revanche, dans les bassins Ouest-Océan et Centre, les conditions météorologiques ont été plus favorables aux poids spécifiques, bons voire très bons (78 – 80 kg/hl).
Les teneurs en protéines sont très élevées, avec des moyennes supérieures à 14 % pour les 4 bassins de production. Au total, 88 % des blés ont une teneur en protéines supérieure à 14 %.
Le mitadinage, globalement satisfaisant cette année, est diversement présent sur le territoire cette année, conséquence des conditions pluviométriques en fin de cycle. Il peut dépasser 20 % dans certaines zones du Sud-Ouest et de l’Ouest, contre 10 % dans le Centre et le Sud-Est. La moucheture influencée par les faibles températures et la pluie après floraison, est observée selon un gradient Ouest-Est. Le bassin Sud-Ouest et dans une moindre mesure le bassin Ouest-Océan ont été les plus impactés, avec des moyennes respectives à 10,5 % et 6 %. En revanche, les bassins Centre et Sud-Est ont des valeurs moyennes proches de 5 %.

Arvalis : Adeline Streiff et Benoît Méléard
FranceAgriMer : Marion Philippe