Marché des céréales
Baisse des cours des grains sur le marché américain
BLE
Le Ministère de l’Agriculture, dans sa note de conjoncture Agreste tout comme FranceAgriMer dans sa première publication des bilans offres et demandes nationaux, intègrent une production nationale toutes céréales en net retrait par rapport à l’an passé. Mais ces éléments sont déjà bien intégrés par le marché et n’ont pas apporté de soutien aux cours des céréales, surtout marqués cette semaine par les éléments internationaux.
Ce mercredi, le département de l’Agriculture des Etats-Unis a mis à jour ses bilans mondiaux de l’Offre et de la Demande, surprenant à nouveau le marché, comme en août dernier. C’est en effet la seconde fois consécutive que l’USDA revoit à la hausse ses estimations de production pour la Russie, estimant maintenant la récolte de ce pays à 71 Mt. Cette hausse de la production permet de maintenir des prévisions d’exportation à 35 Mt, ce que peu d’opérateurs considèrent réaliste à ce jour. La hausse des prévisions russes a totalement éclipsé les révisions à la baisse pour deux autres pays comptant parmi les exportateurs, le Canada (-1Mt) et l’Australie (- 2Mt).
Ainsi, le cours du blé sur le marché français continue à glisser légèrement cette semaine, malgré une activité export qui reste correcte. L’Egypte continue ses achats, exclusivement auprès de la Russie (235kt), mais l’Algérie a finalisé un nouvel appel d’offres de 630 kt qui devrait être honoré, en grande partie, par des blés d’origine française. L’Arabie Saoudite est aux achats pour 595 kt de blé riche en protéines. Les avis sont très partagés quant à la possibilité que ce pays s’oriente à nouveau vers la France pour s’approvisionner.
Les chargements, bien que peu diversifiés, restent à un rythme satisfaisant sur ces premiers mois de campagne selon FranceAgriMer. Ce qui permet à l’établissement de retenir des prévisions d’exportations à 8,5 Mt pour cette campagne 2018/19. Compte tenu des disponibilités réduites et des prix élevés du blé comparativement aux autres matières premières destinées à l’alimentation animale, les échanges de blé vers nos voisins européens s’annoncent quant à eux en net retrait après le record de l’an passé (8 Mt contre 9,3 Mt).
Orge
Avec une production française évaluée à 11,6 Mt et une forte demande en orge, le stock de report national s’annonce particulièrement bas à l’issue de la campagne selon FranceAgriMer (955 kt). L’Etablissement, au regard d’un démarrage de campagne très soutenu, table sur des exportations vers les Pays-Tiers à hauteur de 3 Mt.
S’il semble que le dernier appel d’offres de l’Arabie Saoudite pour 1,5 Mt ait surtout été alimenté par des orges de la Mer Noire, il est fort probable que cette origine se tarisse rapidement. Mais l’inconnue principale sur ce marché reste la stratégie d’importation que choisira la Chine pour les mois à venir. Pour le moment, cette destination représente 75% des expéditions françaises d’orge.
Dans ce contexte de forte demande à l’exportation, les fabricants d’aliments nationaux vont probablement réduire au minimum leurs incorporations de cette céréale.
Maïs
Le département de l’Agriculture des Etats-Unis a augmenté sa prévision de rendement du maïs aux Etats-Unis. Avec un rendement moyen de 113,8 qx, la production américaine est augmentée de 6 Mt (377 Mt), ce qui pèse sur les stocks prévisionnels et sur les cours.
Impacté par la baisse des cours du marché américain et les perspectives d’importations importantes en Europe, le cours du maïs français perd 5 €/t sur le contrat novembre. Sur le marché physique, la baisse est moins sévère, toutefois, le cours du maïs se négocie maintenant autour de 170 €/t pour des livraisons sur la période octobre/novembre, aussi bien en rendu portuaire sur la façade atlantique qu’en Fob Rhin.
L’Europe peinera à produire 60 Mt cette année, alors que la consommation est attendue autour de 80 Mt. Les importations s’avèrent donc inévitables pour répondre aux besoins des utilisateurs européens. Le maïs français devra, cette année encore, s’aligner sur les prix des origines Pays-Tiers pour espérer trouver le chemin des usines des voisins européens.
Toutefois, les quantités disponibles ne seront pas pléthoriques. Malheureusement, les perspectives de production françaises s’amenuisent au fil des jours. FranceAgriMer estime pour le moment une récolte nationale à 11,7 Mt, avec un rendement myen à 88,5 qx/ha. Dans le contexte de manque généralisé de fourrage, les surfaces de maïs grain pourraient encore être revues à la baisse.