Analyse du marché des céréales
L’Egypte de nouveau aux achats
Ble
Comme les semaines précédentes, l’activité est peu animée en cette fin de campagne. L’export reste atone. Du côté des fabricants d’aliments on note en Bretagne quelques rares achats pour des compléments de couverture.
En France, les prix sont en baisse cette semaine à la fois sur la récolte 2016 et celle à venir. Dans ce contexte de repli des cours, l’Egypte lançait un appel d’offre ce mardi, après une longue période d’absence. Au final, le GASC , l’office public d’achat égyptien, a acheté 295kt dont 115kt de blé américain, au côté des origines roumaines, ukrainiennes, et russes. La France a proposé deux offres, mais avec des prix 5 à 10$ plus chers que ses concurrents.
Sur le marché mondial, comme à l’accoutumée, c’est le blé russe le moins cher, avec un écart de de 8$ entre l’ancienne et la nouvelle récolte. Le blé américain SRW a nettement baissé, son repli semble lié aux bonnes conditions de culture, ainsi qu’une parité euro/dollar qui est désormais en faveur du blé américain. Le prix du blé US s’approche donc du blé russe, le blé français est par contre bien plus cher que ses concurrents (cf.graphique). Il est donc à craindre que les autres origines se positionnent rapidement en début de campagne 17/18 sur les principaux débouchés français.
Après une chute importante des surfaces jugées bonnes à très bonnes par Céré’Obs sur le mois d’avril, la pluie de ces dernières semaines a permis de limiter les conséquences du stress hydrique en permettant une valorisation correcte de l’azote. La part de ces surfaces est estimée au 15 mai à 75%, soit à peu près le même chiffre depuis trois semaines.
De son côté, StratégieGrains a revu à la baisse sa prévision de production de blé français, mais également en Espagne, Italie, Pologne. Au final, la production européenne est abaissée de -1Mt ce mois-ci, à 142,7Mt. Pour la France, l’estimation de production est à 37,4Mt, ce qui reste au-dessus de la moyenne quinquennale. Les prévisions d’importation sont revues à la hausse, notamment pour du débouché alimentation animale, car l’origine ukrainienne est compétitive sur le sud de l’Europe. Au final, le stock de report européen s’allège légèrement pour la fin de la campagne 17/18.
Maïs
En France, les semis s’achèvent et sont réalisés à 98% au 15 mai selon Céré’Obs. Outre Atlantique, ces derniers avancent rapidement avec des conditions climatiques favorables. Les prévisions de récolte sont optimistes, tout comme au Brésil notamment. L’USDA, dans son rapport publié la semaine dernière, estime la production mondiale à 1,033 milliard de tonnes, en baisse de près de -3% par rapport à la campagne précédente, mais reste à un niveau très élevé. L’abondance des disponibilités mondiales risque d’exercer une pression baissière sur les prix mondiaux si les conditions climatiques restent favorables.
Orge
Les ports français chargent cette semaine 104,3kt d’orges vers l’Arabie Saoudite, confirmant a dynamique à l’exportation vers cette destination.
Concernant la nouvelle récolte, le marché reste calme cette semaine, et semble suspendu à l’appel d’offres de l’Arabie Saoudite de ce jeudi pour 1,5Mt d’orges pour les livraisons sur juillet-août. Si l’on ne connaît pas encore les origines retenues, Australie et Argentine semblent hors course compte tenu des coûts de fret.