Analyse du marché des céréales
Les conditions de culture du blé tendre se dégradent
Ble
Les opérateurs s’inquiètent des conditions climatiques. Après un mois de mars particulièrement doux et peu arrosé, la sécheresse des sols s’est accentuée sur les premières semaines d’avril. Celle-ci devrait perdurer dans l’attente de précipitations. Pour l’heure, MétéoFrance précise que cette situation ne devrait pas s’aggraver, en raison de la baisse généralisée des températures (cf. Actualités de la filière). Pour autant, dans certaines régions, les gelées matinales inquiètent également les opérateurs. Céré’Obs a revu à la baisse les prévisions de surfaces jugées bonnes à très bonnes, à 85% au 17 avril, contre 89% la semaine dernière (cf. graph).
Malgré ce contexte climatique, les cours cèdent du terrain dans un contexte de disponibilités mondiales importantes pour la prochaine récolte.
Avec une parité euro/dollar en faveur de la devise européenne, et des prix en rendu portuaire orientés à la baisse, le blé français bénéficie d’une bonne compétitivité et l’activité portuaire cette semaine est plutôt dynamique. Ainsi, 89,6 kt ont été chargées à destination de l’Algérie et 88,8kt vers le Maroc. Au niveau européen, StratégieGrains a revu à la hausse ses estimations d’exportations européennes de blé tendre, à 23,5Mt, en raison notamment de la compétitivité du blé français mais aussi de l’exclusion de l’origine russe pour la Turquie, ce qui a poussé les importateurs à s’approvisionner vers des pays de l’UE (Lettonie, Hongrie). Compte tenu du rythme actuel, il faudrait exporter 350kt de blé européen par semaine pour atteindre l’objectif de 23,5Mt. Cela semble atteignable. Pour l’heure, la Commission Européenne publie le chiffre de 19,6Mt de blé européen exportées au 18 avril, en retrait de -19% par rapport à l’an dernier.
Pour la prochaine campagne, peu d’affaires se nouent compte tenu des incertitudes sur l’évolution des conditions météorologiques. Les prix pour des échéances en décembre s’améliorent encore, l’écart de prix avec les cours de la campagne actuelle s’établit à une dizaine d’euros. Pour StratégieGrains, la baisse des stocks attendue chez les principaux pays exportateurs milite pour une remontée des cours à partir de l’automne.
Au niveau UE, les stocks sont estimés à 10,1Mt (contre 16Mt en début de campagne 2016/17). Selon le CIC, pour l’ensemble des grands pays exportateurs de blé (Argentine, Australie, Canada, UE, Kazakhstan, Russie, Ukraine et USA), les stocks pour la fin de la campagne 2017/18 sont prévus en baisse de 10Mt (68,5Mt) par rapport à la campagne actuelle (78,2Mt). Pour autant, la Chine, qui détient une grande partie des stocks mondiaux, voient ceux-ci augmenter (99,8Mt contre 93,4Mt). Au final, les stocks mondiaux sont prévus en baisse, mais de moins de 6Mt sur 239Mt.
Maïs
Les semis de maïs ont bien progressé nettement ces derniers jours. Au 17 avril, 57% des surfaces étaient semées, contre 9% l’an dernier à la même date. Du côté de la mer Noire, les températures froides risquent de ralentir voir de limiter les semis en raison des sols gelés. En Ukraine, ces derniers prennent du retard et sont réalisés à 8%. Aux Etats-Unis par contre et particulièrement dans le MidWest, le temps est très humide. Si les mêmes conditions persistent, les opérateurs craignent que certaines surfaces destinées au maïs initialement soient finalement dédiées au soja.
Orge
L’activité portuaire continue d’être dynamique, avec des chargements prévus dans les prochains jours pour la Lybie ou l’Algérie. Comme FranceAgriMer la semaine dernière, StratégieGrains a revu à la hausse les prévisions d’exportations d’orges, allégeant ainsi le bilan européen.