Marché des céréales
Recul des cours du blé et du maïs sur le marché européen
La semaine a été écourtée sur le marché européen en raison du week-end de Pâques, mais cela a suffi pour orienter les cours des céréales à la baisse sur la semaine notamment en blé pour la campagne actuelle.
Sur la première partie de semaine les cours se sont maintenus, voir ont été orientés à la hausse en raison d’un recul du dollar face à l’euro, permettant d’accroitre la compétitivité des origines européennes. Mais en fin de semaine l’euro a connu un regain de fermeté, faisant perdre cet atout compétitif et orientant les cours à la baisse. Le retour aux achats de quelques gros importateurs a également permis de soutenir les cours.
Parmi ces importateurs, notons la Tunisie, qui a acheté 75 000 t de blé meunier pour expédition en mai (à 232,95$, 233,25$ et 239,90$) et 50 000 t de blé dur (à 383,93$).
Les inquiétudes sont plus vives concernant les conditions météorologiques. La France et une partie de l’Europe du Nord restent très humides et les prévisions à court terme sont peu encourageantes. Dans son dernier rapport Céré’Obs, FranceAgriMer dégrade encore la qualité des cultures du blé tendre en passant de 66% à 65% des cultures jugées comme bonnes à très bonnes (93% en 2023). Le stade 2 nœud progresse rapidement à 20% contre 13% en 2023 et 10% sur la moyenne quinquennale, ce qui peut être critique à cette période de l’année en cas de coup de froid. Le constat est le même pour l’orge d’hiver et le blé dur.
Les semis d’orge de printemps progressent de 82% à 86% mais restent bien en retard par rapport à l’an dernier ou à la moyenne quinquennal. Les travaux de semis étant normalement terminés à cette date.
Les conséquences des crues de rivières dans plusieurs départements, Indre, Indre-et-Loire et Bourgogne entre autres, seront à surveiller.
Parallèlement à ce temps humide, la zone sud de l’Europe, le bassin mer Noire et le Sud de la Russie s’assèchent et présentent des températures supérieures à la normale. La Russie possède cependant un niveau d’humidité des sols très élevé qui devrait permettre aux cultures de se maintenir dans les prochaines semaines contrairement à l’Espagne ou même au Sud de la France (en particulier dans l’Aude et les Pyrénées-Orientales).
De l’autre côté de l’Atlantique, les conditions sont beaucoup plus clémentes comme en témoigne le 1er « Crop Rating » de l’USDA pour cette année 2024. Le taux de parcelles de blé d’hiver jugées dans un état « bons à excellents » est de 56% contre 28% l’an passé. Ce rapport a par ailleurs été un élément baissier du début de semaine.
En termes d’exportation, il faut noter les bons chiffres états-uniens pour la semaine écoulée en maïs principalement avec 948 000 t expédiées. En Russie, les expéditions de blé semblent être inférieures aux 5 millions de tonnes attendues en raison de retards de chargement dont l’origine serait des problèmes phytosanitaires.