Marché des céréales
Le marché du blé (toujours) sous domination des origines Russie et Ukraine
Le marché a été relativement calme durant la traditionnelle trêve des confiseurs. L’activité n’a réellement reprise que cette semaine dans la plupart des pays européens. La baisse du prix du blé, sur Euronext, constatée ces derniers jours a permis un réveil de la demande internationale.
Sur le portuaire français, les chargements de blé s’accélèrent depuis le début du mois à destination principalement de la Chine, de l’Algérie et du Maroc. Le retard export est cependant toujours conséquent avec 3,4 millions de tonnes (Mt) de blé exportées depuis le 1er juillet 2023 contre 7,1 Mt à la même époque sur la campagne 2022/23.
Les grands importateurs profitent de la baisse des prix pour relancer des appels d’offres. A l’image de l’Egypte, de l’Algérie, du Maroc ou encore de la Chine. Cependant, les blés français ne réussissent pas à se positionner face à une concurrence toujours rude provenant de Russie et d’Ukraine. On notera par exemple l’achat de 420 000 tonnes de blé par le GASC avec pour 360 000 t une origine russe et 60 000 t une origine ukrainienne.
L’Ukraine continue de se positionner sur ces appels d’offres à des prix très compétitifs. Après une chute des exportations lors du non-renouvellement des accords sur le corridor maritime l’été dernier, le pays s’est organisé pour relever le chiffre de ses exportations par le biais des ports roumains et bulgares pour la partie mer Noire, des ports fluviaux du Danube et par la voie terrestre via l’Europe de l’Est. Cette organisation a permis d’exporter 4,8 Mt en décembre dernier, proche des 6 Mt exportées mensuellement avant la guerre. Mais cette logistique a marche forcée à un coût qui ne se traduit pas dans les prix affichés lors de ces appels d’offre, ce qui se traduit par des prix dérisoires à la ferme comme on peut également le constater en Russie.
Le cours du maïs continue de baisser et teste de nouveaux seuils de résistances sur Euronext, entrainé par l’effritement des cours à Chicago. La concurrence des origines sud-américaines se fait de plus en plus présente. D’autant plus que les conditions météorologiques s’améliorent en Argentine et favorisent le développement des cultures de maïs. La bourse de Rosario révise à la hausse ses estimations de production à 59 Mt (+ 3 Mt), soit un nouveau record.
La situation est moins favorable au Brésil malgré le retour de pluies sur les zones les plus sèches. Dans ce contexte la Conab revoit à la baisse ses estimations de productions à 117,6 Mt (contre 132 Mt la campagne précédente).
Du côté de l’orge les primes s’améliorent légèrement grâce à un dynamisme de la demande internationale (notamment l’Algérie pour 30 000 tonnes et la Tunisie pour 50 000 tonnes).