Anciens numéros

S'abonner à l'hebdo

Pour vous abonner à l'hebdo des coops métiers du grain, dont la diffusion est réservée aux adhérents de Coop de France et à son réseau, merci de remplir et de valider le formulaire ci-dessous.

obligatoire




Valider

Déclaration CNIL
Coop de France met en place un traitement de données à caractère personnel dans le cadre de ses missions d'assistance et d'information aux coopératives adhérentes. Ces données sont collectées lors de votre adhésion, des missions de conseil que nous réalisons ou lorsque vous remplissez ce formulaire et sont destinées aux employés de Coop de France exclusivement. Elles sont par ailleurs contrôlées annuellement. Conformément à l'article 32 de la loi du 6 janvier 1978, vous disposez d'un droit d'accès, de rectification et de suppression des données vous concernant. Ce droit peut être exercé auprès de Nicolas Gremont, au service informatique à l'adresse suivante : nicolas.gremont@coopdefrance.coop.

Partager la page

Actualités de la filière

Projet de loi Industrie verte

et financement des Industries agroalimentaires



La Coopération Agricole remet son rapport à Roland Lescure

A quelques encablures de l’ouverture du Salon de l’Agriculture et dans le cadre de la préparation du Projet de loi Industrie Verte, La Coopération Agricole a remis son rapport* au ministre délégué à l’Industrie, Roland Lescure. Avec pour objectif de répondre à l’impérieuse nécessité de restaurer la souveraineté alimentaire, la fédération des coopératives agricoles propose 4 axes de travail pour une industrie décarbonée, connectée et robotisée, attractive, compétitive et ancrée dans les territoires. Les moyens de cet enjeu national ? Des investissements ambitieux et une dynamique collective incluant l’ensemble de la chaîne alimentaire, les acteurs des territoires et la volonté de la puissance publique.

L’explosion des coûts de l’énergie et des autres matières premières que subissent actuellement les filières alimentaires risque d’accélérer la faiblesse structurelle de notre industrie. La pénurie de main d’œuvre est également devenue un enjeu clé pour les années qui viennent, de même que la dégradation de l’image de nos activités auprès des Français. Les défis à relever s’avèrent nombreux. La Coopération Agricole propose donc que l’industrie s’engage fermement sur 4 axes stratégiques de transformations : la décarbonation, la modernisation, l’attractivité et l’ancrage dans les territoires.

Une industrie décarbonée : l’agriculture et l’agro-alimentaire qui représentent 21 % des émissions de gaz à effet de serre doivent prendre toute leur part dans la lutte contre le changement climatique. Pour suivre la trajectoire de la Stratégie Nationale Bas Carbone, les investissements annuels supplémentaires par rapport à la tendance sont de 1,8 milliards d’euros en 2023 et de 7,9 milliards d’euros à l’horizon 2050.  Elles entendent également continuer à investir dans l’économie circulaire en luttant contre le gaspillage et en développant des process "zéros déchets". 

Une industrie connectée et robotisée : la modernisation de l’outil de production passera nécessairement par la robotisation d’autant plus que l’IAA (Industrie Agroalimentaire) est aujourd’hui l’industrie la moins équipée. Mais la modernisation c’est aussi la maîtrise de la data grâce à laquelle les filières alimentaires pourront mieux anticiper et satisfaire les demandes du consommateur en orientant qualitativement, quantitativement et en continu la production agricole et agroalimentaire.

Une industrie attractive : aujourd’hui, déjà 40 000 emplois sont non pourvus dans les filières alimentaires. Les IAA ont donc à opérer une révolution culturelle en matière de ressources humaines. Elles devront procéder à une gestion prévisionnelle des compétences, intensifier le recours à l’apprentissage et développer des pôles de vie et d’emploi attractifs.

Une industrie compétitive et ancrée dans les territoires : les industries agroalimentaires doivent mieux s’intégrer dans leur écosystème économique, en lien avec la production agricole, et en renforçant leurs interactions avec la société dans son ensemble. Un chantier d’autant plus nécessaire que, selon le sondage IFOP réalisé pour La Coopération Agricole**, l’image positive de l’industrie auprès des Français a perdu 20 points en 10 ans (passant de 81 % à 60 % d’image positive). 66 % ne souhaitent d’ailleurs pas d’usine agroalimentaire près de chez eux.

La Coopération Agricole formule quatre demandes transversales pour permettre la réalisation de ces axes :

  • la convergence réglementaire européenne ;
  • l’élaboration d’une nouvelle feuille de route stratégique pour les industries agroalimentaires ;
  • l’accélération du traitement administratif des projets pour accompagner la transformation de nos industries ;
  • le soutien des politiques publiques dans l’accompagnement des transformations.

« Jusque-là angle mort des politiques publiques, l’industrie de notre pays doit retrouver ses lettres de noblesse avec une politique ambitieuse et forte : le Projet de Loi "Industrie verte" en cours de préparation et les futurs investissements dans les Industries agro-alimentaires doivent répondre à cette nécessité pour assurer la fonction vitale de nourrir et sauvegarder notre souveraineté alimentaire. Si nous devons poursuivre la conduite des transitions, les distorsions de concurrence sont également un fléau à stopper. Nous devons veiller à ne pas fragiliser notre production agricole et notre industrie alimentaire, indissociables l’une de l’autre, en prenant des décisions qui sont à contre-temps des autres pays européens. A agir ainsi, nous n’entrainons qu’une seule chose : l’affaiblissement de nos filières et l’augmentation des importations, sachant que 30% de ce que nous mangeons n’est déjà pas produit en France ! En tant qu’acteurs des territoires et de l’alimentation, nous appelons à donner les moyens d’une industrie française forte, pouvant proposer une offre alimentaire pérenne, diversifiée et accessible à tous. » déclare Dominique Chargé, président de La Coopération Agricole.

*Rapport « De l’assiette aux champs : Relocaliser et accélérer la transformation des industries agroalimentaires au sein des territoires », février 2023
** Sondage IFOP réalisé du 24 au 28 novembre 2022 auprès de 1001 personnes

Lettre ouverte



Lettre ouverte de Jérémy DECERLE à Frans TIMMERMANS, Vice-président exécutif de la Commission Européenne

L’eurodéputé Jérémy DECERLE a adressé une lettre ouverte au 1er vice-président de la Commission, en charge du Pacte Vert pour L’Europe (Gree Deal), Franz Timmermans, lequel a récemennt prise position en faveur de la conclusion d’un accord commercial avec le Mercosur.

Lire la lettre ouverte

L’alimentation humaine

un débouché intéressant pour le pois



Le débouché en alimentation humaine constitue, en aval de la production, un débouché intéressant pour les producteurs. En quoi consiste- t -il? Quelle modalités ? Et quels types de produits finis ? Une vidéo réalisée par Terres Inovia, en partenariat avec la SCAEL et COSUCRA, « Du champ à l’usine : la conquête de nouveaux marchés pour le pois », explique tout.

En dépit des aléas subis par la culture au gré des campagnes, le pois est une culture qui garde toute son intérêt. Au-delà de ses intérêts agronomiques, elle peut compter sur des débouchés intéressants en alimentation humaine. « Une culture, c’est avant tout une filière, et la valorisation de la culture en alimentation humaine peut être intéressante en terme de rémunération pour le producteur », explique Agathe Penant, ingénieure de développement et référente protéagineux Centre et Ouest de Terres Inovia. C’est pour mettre en avant ce débouché peu connu que l’institut technique a conçu une vidéo courte et pédagogique.

Une contractualisation rémunératrice pour le producteur

En à peine plus de trois minutes, Agathe Penant vous emmènera à la rencontre de Julien Degas, coordinateur technique à la SCAEL, une coopérative basée en Eure-et-Loir, qui explique comment elle valorise la production de pois grâce à la contractualisation pour l’alimentation humaine. Il vous partage le cahier des charges simple à respecter, comme notamment recourir aux variétés recommandées et disposer d’une traçabilité totale sur les interventions réalisées sur les parcelles. « Grâce à ces contrats, les agriculteurs peuvent bénéficier d’une prime supplémentaire par rapport au prix lié à l’alimentation animale, ce qui permet de valoriser les efforts des agriculteurs, et ainsi valoriser la filière », explique Julien Degas.

Trois produits finis qui valorisent toutes les fractions du pois

La vidéo vous emmènera ensuite en Belgique, chez Cosucra, société spécialisée dans la fabrication d'ingrédients alimentaires, où Joël Druart, responsable agronomie sur leur site dédié au pois, explique les intérêts du pois et les produits finis qui en découlent. « En partant du pois comme matière première, nous allons arriver à trois produits finis : la protéine de pois, par exemple est utilisée dans les boissons ou des barres de céréales, les fibres pour texturer des préparations alimentaires, et, enfin, l’amidon, utilisé dans des applications alimentaires mais également le papier ».
Cette vidéo a été réalisée dans le cadre du programme Cap Protéines, financé par le ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire et France Relance.

Visionner la vidéo

Technologies Génomiques

appliquées aux plantes



L’Académie des technologies présente son avis et ses propositions sur les Nouvelles Technologies Génomiques appliquées aux plantes

Pour éclairer le débat public, l’Académie des technologies publie son avis, indépendant, piloté par Bernard Chevassus-au-Louis sur les Nouvelles Technologies Génomiques (« NTG ») appliquées aux plantes. En s’appuyant sur dix fiches thématiques, cet avis propose cinq principes généraux et douze recommandations opérationnelles.

Contexte de l’avis

L’avis de l’Académie des technologies souligne dans un premier temps la nécessité de définir l’action publique sur le sujet des Nouvelles Technologies Génomiques appliquées aux plantes cultivées, en tenant compte de l’histoire plus globale des biotechnologies végétales.
Cet avis présente ensuite dix fiches thématiques qui ont été élaborées pour examiner les différentes problématiques se rapportant aux NTG.

En quoi, sous conditions, les Nouvelles Technologies Génomiques sont importantes

Potentiellement, les NTG ont un spectre d'actions très large, tant pour les caractéristiques qui pourraient être modifiées que pour les espèces concernées.
Elles permettraient :

  • l'exploration de la diversité génétique comme, par exemple, de repérer des gènes intéressants dans des variétés ou espèces voisines des variétés cultivées :
    o larésistanceauxmaladiesetbioagresseurs,
    o latoléranceàlasècheresse,
    o l'adaptationàdessolsdifficiles,
    o ...
  • la diffusion large et rapide des résultats de cette exploration en ouvrant la possibilité d’introduire, en une génération, la modification souhaitée, sans modifier le reste du génome.

L’avis de l’Académie des technologies

L’Académie a élaboré dix fiches thématiques pour examiner les différentes problématiques se rapportant aux NTG :

  • Fiches 1 et 2 pour analyser le contexte et tirer les « leçons » de la diffusion des OGM, les réglementations actuellement en vigueur dans le monde pour encadrer les variétés NTG.
  • Fiches 3, 4 et 5 pour définir l’environnement socio-économique à mettre en place pour que ces technologies se développent dans l’intérêt.
  • Fiche 6, 7 et 8 pour discuter de la mise en place a priori d’une évaluation spécifique de ces innovations, de la nécessité de mieux organiser l’expertise socio-économique, de la mobilisation de ces innovations au service des objectifs liés à la transition écologique.
  • Fiches 9 et 10 pour traiter du suivi a posteriori de ces innovations à travers : mise en place de dispositifs de biovigilance et de « socio-vigilance », traçabilité assurant l’information du consommateur et ne passant pas nécessairement par l’étiquetage des produits.

En s’appuyant sur ces analyses, l’avis repose sur cinq principes généraux qui sous-tendent douze recommandations :

  1. Prendre en compte le contexte créé par les controverses sur les OGM dans lequel devra se définir l’action publique vis-à-vis des NTG, et veiller à documenter ces différentes interrogations portées par la société, sans les hiérarchiser
  2. Ne pas masquer les incertitudes et appliquer le principe de précaution dans sa formulation constitutionnelle
  3. Défendre fermement le principe de l’évaluation « au cas par cas » des risques sanitaires ou environnementaux des techniques, complétée par des analyses plus globales portant sur les aspects éthiques, économiques ou sociaux
  4. Dépasser le clivage existant dans le monde entre les deux grandes approches de l’évaluation des NTG (et des OGM) : la nature du caractère modifié ou la technique d’obtention
  5. Reconnaître que la seule évaluation a priori d’une innovation ne peut garantir l’absence de risques et préconiser la mise en place a posteriori de dispositifs de traçabilité et de vigilance

Les 12 recommandations opérationnelles sur les NTG classées en cinq thématiques

L’évaluation des risques sanitaires et environnementaux

  • Définir et promouvoir au niveau de l’Union européenne une procédure d’évaluation différenciée des variétés issues des NTG selon l'importance des modifications réalisées. L’évaluation socio-économique
  • Considérer la possibilité de prendre en compte de manière spécifique la balance bénéfice/risque des variétés (impacts positifs pour l’agriculteur, le consommateur ou l’environnement).
  • Préciser l’articulation entre les instances (ANSES, Comité national d’éthique, Conseil économique, social et environnemental) pour un avis sur les incidences socioéconomiques de l’utilisation des NTG et sur les mesures éventuelles à prendre dans ce domaine. Examiner la possibilité d’un dispositif permettant un dialogue entre scientifiques et citoyens.

Le suivi des cultures et des produits

  • Mettre en place un dispositif de biovigilance.
  • Mettre en place un dispositif de « socio-vigilance » (documenter a posteriori des impacts économiques et sociaux de la diffusion des variétés NTG).
  • Examiner la possibilité d’assurer une « montée en puissance » progressive de la culture de
  • certaines variétés NTG (via la limitation temporaire des surfaces ou des zones géographiques pouvant cultiver ces variétés). La recherche et l’innovation
  • Mettre en place des mesures adaptées pour assurer la traçabilité des variétés NTG et l’information du public.
  • Soutenir les approches de recherche et d’innovation intégrées associant NTG et agronomie des systèmes.
  • Veiller à ce que la politique de recherche publique favorise l’accès des entreprises semencières à ces techniques, encourager en particulier les recherches publiques et privées sur l’adaptation des NTG aux espèces orphelines.

Le cadre juridique

  • Contribuer à l’harmonisation des modalités réglementaires à l’échelle internationale.
  • Soutenir une initiative européenne visant à renforcer le système de licences obligatoires permettant un accès à ces techniques dans des conditions équitables.
  • Examiner le cadre juridique de ces propositions de gestion des variétés NTG pour une mise en place dans le cadre des « procédures différenciées » prévues par l’actuelle directive 2001-18 ou s’il convient de modifier cette directive avec une nouvelle annexe propre aux NTG.

En conclusion

L’avis de l’Académie des technologies préconise d’orienter les choix en matière de politique publique grâce à une analyse coût-avantage pour chacun des acteurs concernés, intégrant les différents critères techniques, économiques et sociaux. Ces critères devront pouvoir être reconsidérés périodiquement. L’impact stratégique de ces décisions politiques est lié à trois points principaux qui doivent guider l’action publique :

  • L’importance de la filière semencière française et européenne, tant au niveau national qu’international, et son rôle stratégique
  • Le potentiel de ce nouveau paquet technologique qui présente un « spectre d’action » potentiellement très large
  • La nécessité d’élaborer une politique globale, cohérente et stable, portant sur les modalités d’évaluation réglementaire de ces innovations et sur des mesures d’accompagnement pour les favoriser et les focaliser vers des objectifs agroécologiques