Marché des céréales
Les conditions de culture du blé toujours favorables dans l’hémisphère Nord
Le marché continue d’avoir le regard rivé sur les conditions climatiques dans l’hémisphère Nord, où les cultures du blé continuent de se développer favorablement. En Europe, les conditions demeurent bonnes, et le potentiel de la récolte reste pour l’instant intact. En France 87% des récoltes sont notées « bonnes/très bonnes » contre 63% l’année dernière. Aux Etats Unis, les pluies dans le Midwest confortent les agriculteurs quant au bon potentiel de leurs productions, tandis que dans la région des plaines au Nord, la sècheresse commence à devenir un sujet de préoccupation. Mais c’est surtout dans la région mer Noire, en particulier en Russie que les températures en dessous des normes saisonnières préoccupent les marchés. Le gel aurait en effet beaucoup endommagé le potentiel de récolte russe et seulement 30% seraient considérés comme satisfaisants selon certains opérateurs.
Ces incertitudes se reflètent également sur les mouvements commerciaux. Le flou persistant lié aux décisions politiques russes et à la taxe sur les exportations continue d’entraver la commercialisation et cette semaine les chargements dans les ports russes étaient ralentis. Côté américain, les exportations hebdomadaires s’élevaient à 648kt cette semaine, pour un total de 733mbu pour la saison, en ligne avec les volumes exportés l’année dernière, tandis que du côté européen, Bruxelles reportait un total exporté de 660kt pour la semaine, soit un total de 20,1Mt pour la campagne, seulement 22% en dessous du volume de l’année dernière, et bien au-dessus des chiffres USDA qui anticipent une diminution de 30%.
Côté hémisphère Sud, il est encore tôt pour se prononcer mais la faible humidité des sols en Argentine après le long épisode de sècheresse de ces dernières semaines fait craindre pour les semis qui doivent commencer prochainement. Le marché s’attend d’ailleurs à voir une grande partie des surfaces changer pour de l’orge.
A l’origine de ce changement, le conflit commercial entre l‘Australie et la Chine qui court depuis plusieurs mois et a suspendu les exportations australiennes vers ce pays où il détenait pourtant 55% des parts du marché des orges. La Chine se tourne donc vers d’autres origines, dont la France cette année (90% des volumes français exportés étaient destinés au géant chinois !) et maintenant l’Argentine. Pour encourager les producteurs sud-américains à planter de l’orge, la Chine n’hésite d’ailleurs pas à valoriser l’orge au même niveau que le blé. De son côté, l’Australie, après avoir vu ses exportations ralentir de façon significative, s’est tournée vers d’autres débouchés tels que l’Arabie saoudite, la Thaïlande et le Japon.
Sur le marché Euronext, le cours du blé était en baisse cette semaine, sous le double effet de la faible demande pour l’ancienne récolte française, et les perspectives favorables pour la nouvelle, et cédait €2,75/t sur la session de mercredi.