Analyse du marché des céréales
Hausse la parité €/$, baisse des cours
BlÉ
Les moissons dans l’hémisphère nord sont bien avancées désormais. En France, au 31 juillet, 91% des surfaces françaises étaient récoltées. A cette date, il restait encore quelques hectares à moissonner principalement dans le nord et l’ouest du pays.
Les opérateurs s’accordent à dire que le taux de protéines du blé français est bon cette année. Le marché ne donne pas vraiment de rémunération supplémentaire en fonction de la protéine, mais cela devrait permettre au blé français de répondre plus facilement aux exigences des cahiers des charges des acheteurs internationaux. Après plusieurs années délicates sur le plan qualitatif, cette belle récolte devrait permettre de reconquérir certains marchés, à condition d’être présent et au prix !
Cette semaine, au départ de Rouen, on charge 147 163t de blé pour l’Algérie, ce qui est bon signe pour les exportations françaises. D’autant plus que chez nos voisins allemands, des inquiétudes demeurent sur la qualité des blés.
Pour autant, la hausse de l’euro risque de freiner de nouvelles ventes à l’exportation. La parité €/$ est désormais à 1,18, son plus haut niveau depuis janvier 2015 (cf. graph ci-contre). Cela pénalise la compétitivité des céréales européennes.
Du côté de la mer Noire, on s’attend à d’excellents résultats. En Russie, selon France Export Céréales, le rendement des blés d’hiver est supérieur à la moyenne des 5 dernières campagnes. Le CIC estime la production russe à 71Mt, augmentant ainsi de +3Mt son estimation du mois dernier. Le disponible exportable s’annonce donc important, soit près de 2Mt de plus qu’en 2016/2017. Par contre, il semblerait que le taux de protéine et la qualité des blés soient très hétérogènes.
Au nord des Etats-Unis, comme au Canada, le climat semble avoir définitivement compromis les récoltes. Au Canada, la production de blé est estimée en baisse de -13% par rapport à 2016. Aux Etats-Unis, le CIC a revu à la baisse ce mois-ci la production de blé, à 46,7Mt contre 48,6Mt le mois dernier et 62,9Mt en 2016, soit une baisse de -26% sur une année.
Les conditions climatiques aux Etats-Unis continuent d’orienter le marché de Chicago, mais à la baisse cette fois-ci. Des pluies sont attendues, ce qui limiterait le déficit hydrique dans certains états. L’influence du marché de Chicago sur le marché à terme européen et la poursuite du renforcement de l’euro pèse sur le marché français. Le prix du blé en rendu portuaire accuse une baisse de 5€ cette semaine.
maïs
Les importations de maïs dans l’Union Européenne sont toujours importantes. Celles-ci s’affichent à 1,2Mt au 1er août, en hausse de +32% par rapport à l’an dernier à la même date. Espagne et Pays Bas continuent d’être les principaux importateurs de maïs en Europe, principalement depuis l’Ukraine, mais aussi depuis les Etats-Unis. Ce pays totalise déjà 257kt d’exportations de maïs vers l’Union. En un mois, les exportations de maïs US vers l’Europe sont en avance de +33% par rapport à l’an dernier. Le CIC revoit à la hausse sa prévision d’importations de maïs dans l’UE de +1Mt ce mois-ci, à 15Mt, contre 13,5Mt.
Le maïs français est toujours peu compétitif sur le marché, ce qui continue d’avantager les importations. La perspective d’une entrée en vigueur des taxes à l’importation dans l’Union Européenne, si le marché américain continue de baisser, n’est pas, pour le moment, de nature à modifier cette situation.
Sur l’ancienne récolte, comme sur la nouvelle récolte, peu d’affaires se font. Les importations ont, semble-t-il, couvert les besoins des acheteurs.
La production européenne de maïs a été revu à la baisse ce mois-ci par le CIC, à 67,9Mt contre 68,6Mt. Le CIC baisse de 200kt la prévision française, à 13,1Mt. Pour autant, les conditions de cultures sont toujours satisfaisantes. Selon Céré’Obs, au 31 juillet, 79% des surfaces sont dans des conditions bonnes à très bonnes. A noter tout de même que le sud-est de la France subit actuellement une vague de canicule.