Marché des céréales
Les origines mer Noire continuent de faire pression sur les cours du blé
Les conditions de culture de blé dans l’hémisphère Sud inquiètent et soutiennent les cours à moyen terme, mais à court terme, la domination des blés russes et ukrainiens sur le marché mondial pèse sur les cours.
Les travaux de récolte de blé avancent en Europe. La Roumanie, dont les moissons sont presque terminées, annonce une production estimée entre 9,6 et 10,2 millions de tonnes (Mt), en hausse de 14% par rapport à la moyenne quinquennale.
Il en est de même en Russie où les estimations de production sont revues à la hausse tout comme le potentiel d’exportation estimé à 48,6 Mt pour la campagne 2023-2024 (contre 48,1 Mt précédemment). De quoi continuer de mettre la pression sur le marché international.
L’impact de cette présence des blés russes se fait directement sentir sur les exportations européennes de blé tendre en baisse de 32% par rapport à l’an dernier avec 5,03 Mt exportées du 1er juillet au 3 septembre 2023 (contre 7,39 Mt l’an dernier à pareil date).
L’un des seuls éléments de soutien du marché du blé provient des conditions de culture de l’hémisphère Sud. En Australie notamment, ABARAS revoit ses estimations de production de blé d’hiver à la baisse à 25,4 Mt et d’orge d’hiver à 10,5 Mt, en raison de la sécheresse subit par les cultures. Le temps sec se poursuit sur la péninsule et ne devrait pas arranger les conditions de culture.
En Argentine, les cultures de blé ont pu profiter de quelques pluies récentes qui ont fait beaucoup de bien d’après la bourse aux grains de Rosario. La Bourse de Buenos Aires confirme même son estimation de hausse de production à 16,5 Mt, tout de même en recul de 1 Mt par rapport aux estimations du mois dernier de l’USDA. Mais en nette hausse par rapport à l’an dernier où la récolte catastrophique compte tenu de la chaleur s’était élevée à 12,2 Mt.
Côté maïs, la persistance du temps sec et chaud sur la Corn Belt continue d’inquiéter les opérateurs Outre-Atlantique. Lors de son dernier tour des cultures datant de mardi dernier, l’USDA a annoncé une dégradation de 3 points de la note d’état des cultures jugées comme « bonnes à excellentes », descendant à 53% (-1% par rapport à l’an passé). Quelques pluies sont prévues pour les jours à venir mais le temps sec dominera, ce qui pourrait impacter les cultures en fin de cycle.
L’inquiétude d’une baisse de production américaine impacte peu le marché qui fait face à la forte concurrence du maïs brésilien.
Par ailleurs, le Conab a revu ses estimations de production de maïs brésilien à la hausse de 1,9 Mt à 131,8 Mt, un nouveau record qui s’accompagnerait de chiffres à l’exportation qui pourraient atteindre les 50 Mt.
Plus proche de nous, en Ukraine, les conditions climatiques ont été très favorables aux cultures d’été et d’automne. C’est pourquoi Agritel a revu à la hausse son estimation de production de maïs à 29,63 Mt contre 27,5 Mt pour l’USDA.
En France, les conditions se culture sont plutôt satisfaisantes comme le juge le dernier rapport Céré’Obs avec 80% des cultures estimées comme « bonnes à très bonnes » au 4 septembre (-2 points par rapport à la semaine dernière). Sans surprise c’est un bien meilleur chiffre que l’an dernier ou seulement 44% était dans le même état à date identique.