Marché des céréales
Marchés céréaliers : Améliorations météorologiques et abondance de grains
Fait notable cette semaine, les conditions météorologiques se sont améliorées dans la plupart des zones sous surveillance, avec l’apparition des pluies en Argentine, aux Etats-Unis et en Europe de l’Ouest. Ces précipitations ont permis de réduire le déficit hydrique et de rassurer les marchés sur les capacités de production notamment en Amérique du Nord et en France. Autre élément attendu cette semaine par les marchés, la publication du rapport USDA dont les dernières estimations sont détaillées ci-dessous. Tout ceci dans un contexte d’attente sur le devenir du corridor de la mer Noire.
Du côté du blé, l’USDA a revu à la hausse la production mondiale de 5,14 millions de tonnes (Mt) en raison d’une augmentation de production estimée à 2,4 Mt au Kazakhstan, de 1 Mt en Australie, de 0,5 Mt au Brésil et de 0,4 Mt en Argentine. Malgré cette progression des récoltes, les stocks mondiaux ont fléchi de 2,14 Mt, s’affichant à 267,20 Mt en raison d’une hausse de 5 Mt de la consommation de blé fourrager en Chine en 2020-2021. Il s’agit du plus bas niveau des stocks mondiaux depuis 4 ans.
Mais cela n’a pas fait réagir les marchés, les ajustements chinois expliquant à eux seuls cette baisse. D’autant plus qu’il s’agit d’une révision d’une donnée vieille de deux ans et que ceci n’affecte pas la quantité de blé disponible à l’international du fait de l’opacité du marché chinois.
A l’échelle mondiale, il est à noter que l’Inde fait face à de fortes températures en fin de cycle, ce qui pourrait impacter la production. L’USDA reste optimiste puisque les prévisions de production sont revues à la hausse de 1 Mt à 104 Mt par rapport au mois dernier.
L’Australie, très active à l’export, voit ses prévisions de production et d’exportation augmenter respectivement de 1 Mt à 39,00 Mt et de 0,5 Mt à 28,5 Mt. Ce chiffre de production est en accord avec celui publié par Abares cette semaine estimant la production australienne de blé à 39,2 Mt.
Plus proche de nous, en Russie, l’activité export reste soutenue avec des prix bas pesant sur le marché européen et entrainant ceux-ci à la baisse pour rester compétitif.
Dans ce contexte, l’appel d’offre lancé par l’Arabie Saoudite pour 480 000 kg de blé juillet-août, dont les résultats sont attendus lundi, est sous surveillance.
En France, les mouvements de grèves dans les zones portuaires compliquent la logistique. Et la reconduction annoncée pour la semaine prochaine ne devrait pas améliorer le phénomène.
Du côté du maïs, l’USDA a révisé en hausse son stock mondial de maïs de 1,1 Mt à 296,46 Mt alors que la production mondiale recule à 1 147,5 Mt (-3,84 Mt par rapport au mois dernier) en raison notamment de la baisse de production en Argentine de 7 Mt à 40 Mt. L’activité export a également été revue en forte baisse au niveau mondial à 174,7 Mt (contre 181,1 Mt le mois dernier). Ce qui s’explique par la baisse de l’export en Argentine, due à la réduction de la production mais aussi par une estimation des exports américains revus en baisse de 1,91 Mt à 46,99 Mt. Ces chiffres semblent plutôt réalistes au vu du retard de la campagne d’exportation des Etats-Unis qui est estimé à 38% à date par rapport à l’an dernier. A noter tout de même une amélioration d’un point par rapport à la semaine dernière en raison d’une récente reprise des exportations avec 110 000 t de maïs vendues au Japon et 182 400 t dont la destination n’est pas précisée.
Du côté de l’orge, le marché bénéficie d’un rebond de demande de la part de la Chine. La céréale subit la pression baissière de l’ensemble du complexe mais les primes se sont nettement améliorées ces dernières semaines, limitant la baisse des prix sur le marché physique. Pour exemple, la prime qui s’est fortement améliorée de 18 € en rendu Rouen avril/juin en moins d’un mois (du 16 février au 10 mars).