Marché des céréales
Céréales : la parité €/$ au plus bas
Blé
En France, au 17 février, les conditions de cultures sont stables par rapport à la semaine dernière, mais très en retrait par rapport à l’an dernier. 65% des surfaces sont jugées dans un état bon à très bon, contre 85% l’an dernier à la même date selon Céré’Obs. En effet, la forte pluviométrie de ces dernières semaines a impacté les semis en France, mais aussi au Royaume-Uni.
Stratégie Grains prévoit une production de blé tendre en 2020 en baisse pour la France, à 33,79Mt pour (-5Mt par rapport aux 39,46Mt de 2019) comme pour le Royaume-Uni (-4Mt). La production est prévue en hausse en Allemagne (23,55Mt contre 22,93Mt l’an dernier), cette dernière ayant été moins impactée par les pluies. Pour autant, les excès d’eau potentiels sont à surveiller, tout comme la pression parasitaire dans un contexte d’hiver très doux. Au final, la production européenne s’annonce en fort repli selon l’analyste à 138,56Mt contre 146,02Mt en 2019.
Avec des disponibilités en baisse en UE, mais en hausse en Russie, les exportations européennes sont annoncées en recul sur la campagne 2020/21 (-4Mt). Pour l’heure, les stocks de fin de campagne sont estimés à 12,6Mt (contre 12,4Mt cette année).
Ce mardi le marché à terme de Chicago est monté en flèche, embarquant dans son sillage Euronext. Cela fait suite notamment à la révision à la baisse de la production australienne à 15,17Mt contre 15,85Mt estimés le mois dernier, le plus bas niveau depuis 2008, mais aussi des semis de céréales d’hiver en nette baisse en France comme en Angleterre, et des sols engorgés d’eau dans une partie du Midwest américain pouvant causer des dommages au SRW si les précipitations perdurent.
Après cette hausse, le marché à terme s’est replié mais demeure sur des bases solides. La parité €/$ est à 1,07, le plus bas niveau depuis plus de 2 ans en raison de perspectives moins encourageantes en ce qui concerne l’économie allemande et l’effet du coronavirus (cf. graph). Cela contribue à donner de la compétitivité aux céréales européennes.
L’Arabie Saoudite a lancé un appel d’offre pour 715kt de blé pour des livraisons sur avril/juin, ce qui devrait porter un intérêt pour le blé européen principalement allemand ou balte, dans ce contexte. France, Allemagne et pays baltes ont en effet un programme d’expédition conséquent.
Maïs
Semaine plutôt calme sur le marché du maïs en raison notamment du lundi férié aux Etats-Unis. Les opérateurs attendent également la conférence de l’USDA sur les perspectives sur l’offre et la demande pour la prochaine campagne 2020/21, au regard surtout de la production de maïs sud-américaine et de l’application de la phase 1 de l’accord sino-américain.
La météo demeure favorable en Amérique du Sud, ce qui est de bon augure pour les productions de maïs. En Argentine, la récolte a tout juste démarré et les conditions de culture se sont améliorées. Au Brésil, la CONAB a annoncé une surface de maïs totale à 18 Mha, soit une hausse de +2,8% par rapport à la campagne précédente. Le réal, toujours au plus bas face au dollar, devrait apporter une compétitivité importante pour les exportations brésiliennes.
Sur le continent européen, les exportations de maïs ukrainien sont très dynamiques sur cette campagne et l’USDA prévoit même une campagne d’exportations record à 31Mt selon France Export Céréales. La demande de l’Union européenne semble moins importante puisqu’à fin janvier, l’UE a importé 6Mt contre 7Mt l’an dernier à la même date. Les Pays-Bas ont utilisé moins de maïs ukrainien alors que l’Espagne a importé un volume important cette année.
Orges
Stratégie Grains prévoit une production européenne de 62,5Mt pour la récolte 2020, en hausse de +0,4Mt par rapport à 2019 en raison des semis de colza et de blé non réalisés en France et au Royaume-Uni. En ce qui concerne l’utilisation par les fabricants d’aliments, l’écart de prix entre l’orge et les autres céréales, notamment le blé, est actuellement important, ce qui pourrait entraîner une incorporation plus importante d’orge dans les rations animales. Au niveau des exportations, l’analyste prévoit des expéditions moindres de la part de la France, en raison d’une probable amélioration des relations entre la Chine et l’Australie. L’enquête anti-dumping, qui a été prolongée de 6 mois en novembre, doit se terminer le 19 mai 2020.