Marché des céréales
Les pluies retardent les travaux de récolte
Le contexte géopolitique impactait encore les marchés en début de semaine. Si la fin du corridor était actée depuis plusieurs semaines par les marchés, c’est la violence du conflit qui fait régir les marchés au rythme des bombardements russes sur les installations de stockages portuaires et fluviales. En parallèle, des prises de profit et l’avancée des travaux de récoltes ont pesé sur les cours, les faisant fléchir à des niveaux inférieurs à ceux de la semaine dernière.
A l’heure des récoltes de céréales, l’Europe du Nord est sous l’eau, retardant les moissons et créant des inquiétudes sur une dégradation des rendements et de la qualité. La France n’y échappe pas, particulièrement le nord. L’analyste Agritel estime à 12,5% les surfaces de blé encore à récolter sur le territoire national. Il estime également en baisse la production de blé français à 34,8 Mt avec un rendement de 73,02 q/ha (contre 75 q/ha annoncé par Arvalis Institut du Végétal et Intercéréales début juillet).
L’activité sur le territoire nationale est assez réduite en raison de la volatilité des cours. En portuaire, les primes décrochent en raison de l’absence de compétitivité des céréales françaises à l’international. Un appel d’offre lancé par le Bengladesh – le premier depuis septembre 2022 – pour 50 000 tonnes de blé sera à surveiller.
Au niveau européen, le programme MARS a révisé à la baisse ses prévisions de rendement par rapport au mois dernier à 58,0 q/ha en blé (contre 59,2 q/ha précédemment), entrainant à la baisse les prévisions de production à 126,4 millions de tonnes (Mt) contre 128,9 Mt le mois dernier, mais toujours au-dessus de l’an dernier avec 125,7 Mt.
Outre Atlantique au 23 juillet, les moissons sont estimées terminées à 68% pour le blé d’hiver, soit là aussi un retard de 9 points par rapport à la moyenne quinquennale.
Pour le blé de printemps, les conditions de culture bonnes à très bonnes sont estimées à 49% (- 2 points par rapport à la semaine dernière) d’après le dernier tour des cultures de l’USDA. Cependant, le rendement est attendu au-dessus de la moyenne à 47,4 bu/acre, contre 49,1 bu/acre l’an dernier et 40,1 bu/acre pour la moyenne quinquennale.
Côté maïs les conditions de cultures sont globalement favorables pour l’Europe et la mer Noire, cependant l’Union européenne a revu à la baisse son estimation de production à 7,53 t/ha contre 7,61 t/ha précédemment. Il y a peu de dynamisme sur ce marché, seuls quelques acheteurs espagnols sont présents sur le sud de la France.
En Amérique du Sud les récoltes avancent avec un retard toutefois notable. Elles sont estimées terminées à 47 % au Brésil (contre 62% l’an dernier) et à 68% en Argentine (contre 82% l’an dernier).
Aux Etats-Unis, les pluies récentes sur la Corn Belt notamment ont rassuré les marchés et ont permis de stabiliser l’état des cultures jugées comme bonnes à excellentes à 57%.