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Actualités de la filière

Emissions de gaz à effet de serre



Le secteur agroalimentaire affiche une baisse de -12,3% de ses émissions de CO2 en 2023

Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires a dévoilé des chiffres encourageants concernant la réduction des émissions de gaz à effet de serre en France pour l'année 2023. Selon les chiffres avancés par le ministre, une diminution significative de 4,8% a été enregistrée, passant de 404 MtCO2e en 2022 à 385 MtCO2e en 2023.

Parmi les secteurs ayant le plus contribué à cette baisse globale, l'industrie agroalimentaire se démarque avec une réduction significative de 12,3%. Cette performance témoigne de l'engagement résolu du secteur et de ses entreprises à adopter des pratiques plus durables et à réduire son empreinte carbone.

Pour La Coopération Agricole, la baisse significative résulte d'une mobilisation des entreprises et des filières et d’une collaboration étroite entre les différents acteurs du secteur, dont les coopératives agricoles. Capable de massifier les solutions de décarbonation sur l’ensemble du territoire, en opérant sur l’amont comme sur l’aval des filières, les coopératives agricoles se sont saisies de cet enjeu et ont pris l’engagement en 2020 de décarboner leurs activités. En mobilisant des leviers tels que, le diagnostic, le conseil, la formation et l'innovation, les coopératives agricoles participent et accompagnent la réduction des émissions de CO2 tout au long de la chaîne de valeur agricole.

En mai 2023, la France a déclaré son intention de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 50% (-55% en net) d'ici 2030 pour respecter les accords européens. Les premiers résultats et retours d’expérience montrent que l’atteinte des objectifs exigera des investissements colossaux pour garder le rythme de baisse des émissions tout en préservant la compétitivité des productions françaises. L’aide et le soutien financier de l'État pour déployer les solutions restera nécessaire dans les prochaines années.

En septembre 2023, La Coopération Agricole et l’ANIA ont construit la feuille de route décarbonation du secteur alimentaire. Pour atténuer de 40 % les émissions industrielles, 480 millions € / an d’investissements dédiés seraient nécessaires. De plus LCA a chiffré les coûts de la baisse de 25 % de ses émissions agricoles d’ici à 2030 à 800 millions € / an, et ce sans inclure le coût d’accompagnement au changement de pratiques agricoles, qui sera au coeur des enjeux de transitions.

En outre, la réduction de 7% des émissions de CO2 provenant du chauffage des bâtiments résidentiels et commerciaux met en lumière l'impact positif des initiatives visant à améliorer l'efficacité énergétique et à encourager l'utilisation de sources d'énergie renouvelables. La Coopération Agricole a eu l’occasion de réaffirmer son engagement dans cette voie en rejoignant le réseau France Gaz Renouvelable, lors du Salon de l’Agriculture 2024, afin de valoriser davantage la biomasse agricole dans la production de biométhane.

La Coopération Agricole reste mobilisée à l’échelle de toutes les filières pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre fixés par la France. Elle est au travail pour maintenir cette dynamique positive en accompagnant les 2100 coopératives agricoles vers les transitions et l’atténuation du réchauffement climatique.

Le détail des actions déployées dans les coopératives agricoles, filière par filière

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Inauguration



ARVALIS inaugure son unité de méthanisation expérimentale près de Pau

Fruit d’un projet porté avec l’AGPM depuis 2017, et après deux ans de construction, ARVALIS a inauguré le lundi 25 mars son unité de méthanisation expérimentale sur l’agrosite de Montardon (64). Cet équipement d’excellence unique en France permet d’étudier le cycle complet de la méthanisation et de réaliser des expérimentations qui porteront les innovations indispensables à une filière en plein essor. L’unité de méthanisation expérimentale intègre la plateforme META, pôle de compétences sur la méthanisation agricole, en partenariat avec l’APESA et l’AGPM.

Un méthaniseur expérimental unique en France

« ARVALIS s’enrichit d’un équipement d’excellence indispensable pour mener à bien la recherche sur la méthanisation agricole » déclare Jean-Marc Schwartz, président d’ARVALIS. « Ce méthaniseur expérimental est unique en France. Il permet de réaliser des expérimentations transposables à l’échelle industrielle tout en offrant les conditions nécessaires aux protocoles de R&D de l’institut. Nouvelle étape du partenariat entre ARVALIS, l’APESA et l’AGPM, cet équipement est représentatif de la dynamique qu’anime la filière Méthanisation résolument tournée vers l’innovation » conclut-il.

Expérimenter sur le cycle complet de la méthanisation

Cœur technique de l’installation, le méthaniseur pilote de 150 m3 est représentatif de la méthanisation en voie liquide – qui peut traiter des matières organiques avec un taux de matière sèche inférieur à 20% –. Le méthaniseur est conçu pour mesurer les performances d’assemblages d’effluents agricoles et de CIVE (cultures intermédiaires à valorisation énergétique). En outre, il offre la possibilité de produire suffisamment de digestats pour réaliser des essais au champ sur une parcelle de 7 ha au pied de la station de recherche et d’expérimentation d’ARVALIS à Montardon.

L’unité compte une second méthaniseur de 1 600 m3 adapté à l’étude de la méthanisation low-cost & low-tech qui constitue une voie de R&D à part entière.

Ce nouvel équipement d’ARVALIS vient en complémentarité avec les unités pilotes de méthanisation de l’APESA déjà présentes sur la plateforme META.

Composants techniques de l’unité de méthanisation expérimentale

Accompagner l’expérimentation au profit des exploitations agricole et des territoires

La méthanisation agricole est un des leviers de l’agriculture pour participer à l’atténuation du changement climatique, notamment en valorisant des biodéchets et des résidus de cultures pour produire du biogaz renouvelable. C’est aussi un levier pour la préservation des sols agricoles en favorisant leur couverture par l’introduction de CIVE dans les rotations et en développant la fertilisation organique.

Aujourd’hui, la R&D sur la méthanisation est fortement soutenue par les pouvoirs publics de l’échelle européenne à l’échelle territoriale : l’unité expérimentale de méthanisation d’ARVALIS a été cofinancée par le Fonds européen de développement régional (FEDER) et la Région Nouvelle-Aquitaine.

Photo, de droite à gauche : Benoît de Guillebon, président de l’APESA, Émilie Alonso, conseillère régionale à la Région Nouvelle-Aquitaine, Jean-Marc Schwartz, président d’ARVALIS, Stéphane Bonnassiolle, maire de Montardon, Franck Laborde, président de l’AGPM et Franck Wiacek, directeur des actions régionales d'ARVALIS

Projet Adaptacol²



Synthèse des essais biostimulants menés en 2022 et 2023

Dans le cadre de ce projet du Plan d'action de sortie du phosmet soutenu par le Casdar, six biostimulants ont été testés dans un réseau d’essais menés avec les partenaires sur la campagne 2022-2023 pour limiter la nuisibilité des insectes à l’automne sur colza. Voici les résultats.

Pour limiter la nuisibilité des insectes à l’automne, il faut que le colza présente une croissance dynamique et continue. Pour soutenir cette croissance, l’utilisation d’engrais au semis, l’association à une légumineuse gélive ou encore le choix du précédent sont autant de leviers qui ont déjà fait leur preuve. En complément, l’utilisation de certains types de biostimulants ayant pour revendication l’amélioration de "l’efficacité d’utilisation des éléments nutritifs" (Règlement UE 2019/1009) pourrait présenter un intérêt à condition que les effets positifs sur la nutrition se traduisent par des effets positifs sur la croissance.

Dans le cadre d’Adaptacol², un projet du Plan de sortie du phosmet soutenu par le Casdar, un pool de six biostimulants a été testé au sein d’un réseau d’essais mené avec les partenaires sur la campagne 2022-2023. Les biostimulants ont été apportés à l’automne, le plus souvent en début de cycle en une ou deux applications. Il a été choisi de tester des positionnements déjà éprouvés et également exploratoires, visant à stimuler généralement les plantes plus précocement que les positionnements actuellement proposés.

Les résultats obtenus ne mettent pas en évidence d’effet robuste et marqué sur la croissance (ni en entrée ni en sortie d’hiver) dans les conditions du réseau d’essais ; des tendances ponctuelles peuvent être décelées mais aucun effet significatif. Côté rendement, aucun effet significatif n’a été détecté, ni de tendance.

Télécharger la synthèse complète

changement climatique




Cartographie mondiale de l'évolution des régions viticoles face au changement climatique

INRAE, Bordeaux Sciences Agro, le CNRS, l'université de Bordeaux et l'université de Bourgogne ont analysé les évolutions à venir dans les régions viticoles actuelles et émergentes à l'échelle mondiale pour adapter la production de vin au changement climatique. Leurs résultats, publiés dans Nature Reviews Earth and Environment, montrent qu'environ 90 % des régions viticoles côtières et de basse altitude du sud de l'Europe et de la Californie risquent de perdre leur aptitude à produire du vin de qualité à des rendements économiquement soutenables d'ici la fin du siècle si le réchauffement global dépasse +2 °C. En revanche d'autres régions pourraient ressortir gagnantes avec une amélioration de leur potentiel viticole, comme le nord de la France ou la Colombie-Britannique (Canada). Avec la hausse des températures, de nouvelles régions de production pourraient également se développer, jusqu'au Danemark.

Les raisins produits pour la vinification sont très sensibles au climat, notamment aux températures et sécheresses extrêmes. Partout dans le monde, des impacts sont déjà observés sur le rendement et la composition des raisins, ainsi que sur la qualité des vins, avec des conséquences déjà constatées et à venir sur la géographie de la production viti-vinicole. Comprendre l'évolution du potentiel des régions pour la viticulture face au changement climatique est une préoccupation scientifique majeure. En se basant sur leur expertise et l'analyse approfondie de la littérature scientifique (plus de 250 publications produites depuis 20 ans), les scientifiques dressent une cartographie mondiale de l'évolution du risque et du potentiel des régions viticoles actuelles et nouvelles face au changement climatique. Pour cela ils ont analysé les conséquences de l'évolution des températures, des précipitations, de l'humidité, du rayonnement et de la teneur en CO2 sur la culture de la vigne et examinent les stratégies d'adaptation possibles.

Des gagnants et des perdants face au changement climatique

Les régions viticoles actuelles sont principalement situées à des latitudes moyennes où le climat est suffisamment chaud, mais sans excès, pour permettre au raisin de mûrir, et relativement sec pour limiter le risque de maladies dues notamment à des champignons. L'augmentation des températures, un des marqueurs les plus emblématiques du changement climatique, accélère le développement de la vigne, avec une avancée de la maturation des raisins pendant les périodes estivales plus chaudes. Dans la plupart des vignobles, les vendanges commencent déjà 2 à 3 semaines plus tôt qu'il y a 40 ans, avec des impacts sur la composition des raisins et le style de vin produit. Par exemple, l'augmentation de la température peut modifier le goût avec une perte d'acidité du raisin, augmenter le degré d'alcool des vins et modifier le profil aromatique. À l'échelle mondiale, le dérèglement climatique pourrait faire perdre du terrain à d'actuelles régions viticoles et en faire gagner à d'autres régions.

En cas de réchauffement global supérieur à 2 °C, environ 90 % des régions viticoles traditionnelles des régions côtières et des plaines en Espagne, Italie, Grèce et au sud de la Californie risquent de perdre leur aptitude à produire du vin de qualité à des rendements économiquement soutenables d'ici la fin du siècle en raison des risques de sécheresse excessive et de vagues de chaleur plus fréquentes. En revanche, les températures plus élevées pourraient améliorer l'aptitude d'autres régions pour la production de vins de qualité, notamment le nord de la France, l'État de Washington ou l'Oregon aux États-Unis, la Colombie-Britannique au Canada et la Tasmanie en Australie. Elles pourraient même conduire au développement de nouvelles régions viticoles en Belgique, aux Pays-Bas et au Danemark.

L'émergence de nouvelles maladies et de nouveaux ravageurs, mais également l'augmentation de la fréquence d'événements extrêmes, représentent aussi de nouveaux défis auxquels les producteurs vont être confrontés. IIs peuvent s'adapter jusqu'à un niveau de réchauffement global ne dépassant pas 2 °C, par exemple avec des couples cépages/porte-greffe plus résistants à la sécheresse ou des pratiques culturales permettant de mieux préserver I'eau des sols comme un plus grand espacement entre les rangs ou des aménagements anti-érosion, comme cela a été démontré par plusieurs études en lien avec les acteurs de la filière viticole'. Les choix d'adaptation dépendent aussi fortement des conditions locales et ne peuvent se faire qu'à condition de maintenir la viabilité économique des exploitations. À l'inverse, certains producteurs situés dans les latitudes les plus élevées pourraient bénéficier de la hausse des températures en augmentant leur rendement et la qualité de leur vin.

Cette étude confirme la plus grande vulnérabilité en matière de qualité des vins produits dans les vignobles historiques face au changement climatique. Elle confirme aussi le seuil clef de 2 °C de réchauffement global du climat, au-delà duquel des modifications majeures sont envisagées pour ce secteur à l'échelle mondiale.