Marché des céréales
De bons échos de la récolte française de maïs
Blé
Le rapport de l’USDA sorti vendredi dernier a surpris quelque peu les opérateurs sur le blé, ces derniers s’attendant à des surfaces récoltées aux Etats-Unis en baisse, suite à des abandons a priori importants. En effet, les Etats-Unis ont connu une sécheresse importante il y a quelque mois qui avait engendré une hausse des cours à Minneapolis comme à Chicago. Au final, l’USDA n’a modifié que légèrement son estimation de production de blé américain. Le CIC a eu raison de de ne pas modifier ses prévisions dans son rapport la semaine dernière.
Au niveau mondial, le CIC a réhaussé la production de blé de +6Mt, à 748Mt, soit une hausse de +4% par rapport à la moyenne quinquennale et une baisse de seulement -1% que le record de l’an dernier. Russie, Inde et Canada ont vu leur estimation de production augmentée par le CIC. Avec une hausse de la consommation et des échanges mondiaux, les stocks de report ne bougent pas d’un mois sur l’autre.
En France, la collecte d’été sur les mois de juillet et d’août est plutôt correcte par rapport à la moisson catastrophique l’an dernier. Elle est donc nettement en hausse (+28%) par rapport à 2016, et est à un niveau équivalent à la campagne 2014/15 où la production était alors de 37,4Mt.
La parité euro/dollar cède un peu de terrain cette semaine, à 1,17 contre 1,19 fin septembre. Cela apporte donc un peu plus de compétitivité pour les céréales européennes et françaises. Ces dernières constitueraient d’ailleurs une grande partie de l’appel d’offres de l’Algérie la semaine dernière (480kt de blé).
L’Egypte était également aux achats cette semaine pour 180kt de blé et sans surprises, la Russie emporte la totalité de l’appel d’offre.
Maïs
En France, la récolte de maïs continue. Celle-ci est complétée à 15% au 2 octobre 2017 selon Céré’Obs, contre 5% la semaine dernière et 9% l’année dernière à la même date. Les conditions de cultures sont toujours favorables, avec une part des surfaces jugées bonnes à très bonnes de 80%. Sur le terrain, les échos sont également bons tant au niveau des rendements que de la qualité.
Outre Atlantique, la récolte progresse également aux Etats-Unis, avec 17% des surfaces de maïs récoltées en début de semaine. Elle est cependant en retard de -9% par rapport à la moyenne quinquennale.
Au niveau européen, les exportations de maïs sont en nette baisse par rapport aux années précédentes, à 106kt au 3 octobre contre 584kt en 2016/17 et 591kt en 2015/16. Au niveau français, les prix sur des échéances éloignées ne permettent pas au maïs d’être compétitif sur les marchés à l’export.
Par ailleurs, suite à l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Union Européenne, il se pourrait bien que des bateaux de maïs soient en voie d’être expédiés vers l’Europe du Nord. La hausse récente du fret ne va pas permettre d’apporter plus de compétitivité. En effet, l’indice BDI du fret a fortement augmenté ces dernières semaines (cf. graph) et était la semaine dernière à son plus haut niveau depuis 2014. Cette hausse semble être imputable notamment à la forte activité de transport maritime au Brésil, avec des échanges conséquents de minerai de fer entre ce pays et la Chine.
Orge
Sur le marché de l’orge, les acheteurs internationaux sont présents : Tunisie, Jordanie notamment. Le marché de l’orge se tend quelque peu. En effet, au niveau mondial, la production sur la campagne 2017/18 est en baisse (143Mt contre 150Mt sur 2016/17 selon le CIC), tandis que la consommation ne baisse que de 2Mt. Les stocks de fin de campagne se contractent donc d’environ -10%.
Pour autant, il se pourrait que les importations de la part de l’Arabie Saoudite soient revues à la baisse, ce qui permettrait d’avoir un bilan mondial moins tendu.
En Europe, les exportations d’orges sont en berne, en baisse de -20% par rapport à l’an passé, à 1,161 Mt. Cependant, fin août 2017, la baisse des exportations était de -65%, l’orge européenne a donc bénéficié d’une bonne dynamique à l’exportation ces dernières semaines. L’Arabie Saoudite reste la destination la plus prisée des orges européennes, avec une part de marché de 45,6% à ce jour.