Marché des céréales
Début des chantiers de récolte en France
Les fortes températures de la semaine ont accéléré la fin de cylcle des orges d’hiver, provoquant le démarrage de la récolte dans une grande partie de la France. Les premiers échos sont encourageants. Si la production de blé française est attendue correcte, le potentiel de perte que pourrait avoir provoqué la canicule reste encore indéterminé. Le marché reste donc attentif quant à l’évolution des récoltes des céréales sur l’hexagone.
Blé
Les cours du blé ont rebondi sur le marché à terme d’Euronext cette semaine suite aux températures caniculaires présentes en France, en Allemagne et en Pologne. Ces conditions inhabituelles si tôt en saison génèrent de l’incertitude. Les éventuelles pertes de la production française liées à ce phénomène climatique sont difficilement quantifiables car elles dépendent du stade végétal de la plante et du nombre de jours à des températures supérieures à 30°C. Malgré cet épisode caniculaire, les conditions de culture des blés sont globalement bonnes en Europe de l’ouest.
Cette hausse du cours du blé, conjuguée à la baisse du dollar américain grève la compétitivité de l’origine française. La communication de la FED (Réserve fédérale américaine) qui a indiqué vouloir soutenir l’économie américaine a affaibli le dollar. Le taux de change de l’euro/dollar se situe aujourd’hui autour de 1.14. Ainsi, le blé français cote à 205 $ FOB France, soit 8 $ de plus par rapport à la semaine dernière.
En Mer Noire, les températures sont également élevées et les chantiers de récolte sont en cours avec 1,4 Mha récoltés à ce jour en Russie. Les rendements sont corrects, avec des hétérogénéités entre les régions russes. Malgré la hausse de 2 $ cette semaine, le prix FOB Russie à 197 $/t reste le plus compétitif sur la scène internationale.
Outre-Atlantique, la moisson des blés d’hiver est en cours.
15 % des surfaces ont été récoltées au 23 juin selon l’USDA.
StatCan a publié son rapport le mercredi 26 juin sur les surfaces emblavées au Canada, et confirme la baisse des surfaces par rapport à l’an passé. La sole dédiée au blé s’élève à 24.6 millions d’acres.
Maïs
Les cours du maïs ont cédé du terrain cette semaine sur les marchés financiers. Le rapport sur l’évolution des cultures, le « crop progress report » publié le lundi 24 juin par l’USDA a indiqué une progression des surfaces semées en maïs de 4 % par rapport à la semaine dernière, ce qui porte le total à 96 %. Les conditions météorologiques s’améliorent aux Etats-Unis, et permettent le développement des cultures en place. Toutefois les opérateurs attendent surtout le rapport annuel sur les surfaces et le rapport trimestriel sur les stocks en inventaire « Grain Stocks report » qui seront publiés ce vendredi par l’USDA.
Orge
En orge, le démarrage de la récolte se poursuit sur l’ouest et le centre de la France. Dans le bassin parisien et le grand-est, les toutes premières coupes ont eu lieu cette semaine. La production est attendue satisfaisante et la pression moisson se traduit dans les prix de marché. Les primes en rendu portuaire fléchissent.
Blé dur
Dans son bilan du mois de juin, le CIC prévoit une production mondiale à 36,7 Mt, en repli de 4 % (cf. graphique de la semaine). Cette baisse de production, conjuguée à une hausse de la consommation de 1,3 % entraîne donc une diminution des stocks de report mondiaux, qui sont attendus à leur niveau le plus bas depuis 5 ans à 8,3 Mt (9,7 Mt l’an passé). Le CIC anticipe une baisse de la production au Canada de 8,4%. Ces prévisions pourraient de nouveau être revues à la baisse après l’actualisation des surfaces par l’Agence statistique canadienne. En effet, cette dernière a publié ses dernières estimations ce mercredi et prévoit une forte baisse de la sole de blé dur : -21% par rapport à l’an passé.
En France, les surfaces de blé dur sont également en nette diminution, par rapport à l'an dernier. Dans le sud-est et le sud-ouest du pays, les conditions difficiles d’implantation et le déficit hydrique constant tout au long du développement de la culture ont conduit à des retournements de surfaces difficiles à évaluer. Les conditions ont été moins défavorables dans les régions de l’ouest et du centre où les perspectives de production sont meilleures. Toutefois la sensibilité des plantes aux températures caniculaires de ces derniers jours est plus forte.