Le complexe oléagineux tiré par la hausse du prix du pétrole

Les cours des oléagineux ont marqué une forte hausse en milieu de semaine, emmenés par la hausse des cours du pétrole en raison d’une baisse des stocks hebdomadaires aux Etats-Unis et de la restriction de production en Russie et en Arabie Saoudite.

Le colza subissait depuis plusieurs jours la pression récolte venant dans un premier temps de l’Ukraine, puis du Canada où l’absence de pluies permet d’optimiser les travaux des champs. La graine a trouvé du soutien cette semaine dans la hausse des cours du pétrole mais également dans la hausse des cours du canola. Alors que le cours de la graine canadienne était orienté à la baisse depuis début septembre (pour l’échéance novembre 2023), les récentes annonces du ministère de l’Agriculture ont soutenu les cours qui sont repartis en légère hausse. Le ministère a revu à la baisse ses prévisions de stocks nationaux à 1 millions de tonnes (Mt) en 2023/24 contre 1,5 Mt l’an dernier (1,7 Mt prévus an août). Cette baisse des stocks s’explique par une diminution de la production attendue à 17,4 Mt contre 18,7 Mt en 2022 et dans le même temps une hausse de la trituration intérieure qui passerait de 9,9 Mt à 10,3 Mt. Cette hausse des prévisions de trituration s’inscrit dans un contexte de demande intérieur très dynamique avec une augmentation de trituration de 31% entre août 2022 et 2023.

Du côté du soja, les grains demeurent sous la pression de l’arrivée de la nouvelle récolte mais de nombreux éléments viennent soutenir les cours. Des pluies observées ces derniers jours ralentissent l’avancée des récoltes qui sont estimées à 12% de réalisation, légèrement en avance par rapport à l’an passé (11%) mais sous les attentes du marché (14%). Pour d’inquiétude, l’état des cultures de soja ne cesse de se dégrader passant de 52% « bon à excellent » à 50% (contre 55% l’an passé). C’est la plus mauvaise notation de culture à fin septembre en 10 ans.

Les inquiétudes liées à la production états-unienne pourraient entrainer les cours à la hausse, mais la concurrence brésilienne limite cet effet. La compétitivité de l’origine Sud-américaine se traduit directement dans les chiffres d’exportation qui sont ressortis cette semaine dans la fourchette basse des opérateurs à 672 200 t la semaine passée.

Le principal importateur de soja, la Chine a importé 120 000 t de soja états-unien en août 2023, c’est 58% de moins qu’en août 2022. Et cela ne devrait pas aller en s’arrangeant puisque la Chine s’est apparemment couverte pour les deux prochains mois avec du soja en provenance du Brésil. Traditionnellement, la période allant d’octobre à décembre est dominée par l’offre de soja américain.

De quoi créer des interrogations sur les exports de soja américains alors que le total des exportations est en baisse de 33% par rapport à l’an passé. Pour rappel, l’USDA prévoyait une baisse bien plus modérée à 10%.

Les cours de l’huile de palme ont également été orientés à la hausse en raison de la progression des cours de l’énergie, du rebond de la demande internationale (hausse des exportations de 17,5% entre août et septembre), ainsi que des inquiétudes climatiques avec le déficit hydrique qui touche l’Indonésie et qui pourrait impacter les cultures.

A noter également un regain d’intérêt de la Chine pour l’huile de palme de Malaisie dont les importations devraient augmenter de 500 000 t par an d’ici fin 2023/début 2024.